Eduardo Camavinga reste au centre du projet de Julien Stéphan à Rennes
Déterminant dans la réussite du club la saison passée, Eduardo Camavinga sera encore placé au coeur du projet de jeu rennais de Julien Stéphan.
Révélation du Championnat la saison passée, Eduardo Camavinga s'est imposé en l'espace de quelques mois comme un joueur essentiel de son équipe, mais surtout comme un véritable phénomène de précocité. À seulement 17 ans, il compte déjà une trentaine (32) de matches de Ligue 1, tous ou presque disputés comme titulaire.
Une éclosion éclair qu'il doit autant à ses qualités exceptionnelles pour son âge qu'à la confiance accordée par son entraîneur. Très vite convaincu par le potentiel du milieu de terrain, au profil plutôt de relayeur même s'il a été utilisé aussi au début en sentinelle, Julien Stéphan lui a offert beaucoup de temps de jeu pour s'exprimer, apprendre et progresser. Un choix payant puisque sans lui, la saison dernière, Rennes n'a jamais gagné en cinq matches toutes compétitions confondues (4 défaites et 1 nul).
« Un peu comme (Kylian) Mbappé, c'est un joueur hors norme. À son âge, peu de joueurs font autant de choses. Il est capable de voir avant de recevoir (le ballon), de défendre, d'attaquer, de donner des passes décisives et de marquer, énumère un technicien en activité, proche du club breton, avant de prévenir : On parle de lui comme d'un joueur déjà essentiel, ce qu'il est, mais il ne faut pas oublier qu'il est encore très jeune. Il a encore du chemin à faire pour entrer dans la catégorie des très bons. »
« C'est un garçon très réfléchi, il a une maturité incroyable. Il sait où est son intérêt sportif aujourd'hui »
Nicolas Holveck, son président
Raison pour laquelle « il ne faut pas aller plus vite que la musique », estime le même observateur : « Il n'y a pas de raison de lui mettre plus de pression en lui donnant les clés du camion. S'il les prend, ce sera de lui-même. »
S'il reste au club, sa nouvelle association avec l'expérimenté Steven Nzonzi (31 ans, 14 sélections en équipe de France) à la récupération pourrait l'aider à franchir un palier supplémentaire. Adepte des grandes courses vers l'avant avec le ballon, Camavinga, gros travailleur, aime aussi plus que tout « courir pour [ses] coéquipiers » et tacler, un exercice dans lequel il est devenu le plus performant en Ligue 1 (4,2 tentés par match, 2,6 réussis). Autant d'atouts qui se révéleront utiles à Rennes pour sa découverte de la Ligue des champions, cette saison. Il faudrait pour cela qu'il ne cède pas cet été aux sirènes de nombreux grands clubs, auxquels il plaît déjà beaucoup.
« On a fixé qu'il restera avec nous cette saison,affirmait son président Nicolas Holveck, fin juin.C'est un garçon très réfléchi, il a une maturité incroyable. Il sait où est son intérêt sportif aujourd'hui. » À savoir rester dans un environnement propice à son épanouissement, avec comme objectif, selon Stéphan, « de prendre du plaisir sur le terrain parce que c'est son moteur ».
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Une com' moins verrouillée
Eduardo Camavinga suscite toujours autant l'intérêt médiatique et la curiosité. Après l'avoir beaucoup protégé, le Stade Rennais ne refuse plus aujourd'hui ystématiquement toute demande d'entretien. Pour preuve, le surdoué (sous contrat jusqu'en 2022) a donné sa première véritable interview à la presse écrite le 8 mai dans Ouest France, déclarant notamment « se sentir bien à Rennes ». Auparavant, Camavinga ne s'était exprimé qu'en de très rares occasions, comme dans un portrait que le Point lui avait consacré le 3 octobre 2019, quelques jours seulement après sa première intervention en direct sur Canal +, dans la foulée du match nul de Rennes à Marseille (1-1). Il avait en revanche esquivé les micros, ne se sentant pas encore prêt selon le club, après avoir marqué son premier but en pro (celui de la victoire à Lyon, 1-0), le 15 décembre.
La semaine suivante, lors de la cérémonie de naturalisation de sa famille, à l'Hôtel de la préfecture de Bretagne, le natif de Miconje, dans le Cabinda (Angola), était aussi reparti sans un mot, comme ses parents. Le renouvellement à la tête du club a manifestement changé la donne. Car dans l'entourage du joueur, la stratégie reste la même : ne pas plus l'exposer et continuer à le laisser grandir tranquillement. H. S. et B. Gh.
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