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Serhou Guirassy (Rennes) : « Les Bleus dans un coin de ma tête »
Le nouvel avant-centre de Rennes, Serhou Guirassy, réalise un très bon début de saison avec son nouveau club. Au moment d'affronter Dijon après la trêve internationale, il évoque ses ambitions, et notamment l'équipe de France.
Son arrivée en Bretagne en provenance d'Amiens pour pallier le probable départ de M'Baye Niang était très attendue. Finalement, le meilleur buteur du Stade Rennais ces deux dernières saisons est toujours là mais son remplaçant a éteint le débat d'entrée : Serhou Guirassy (24 ans) a déjà mis trois buts en L1 (plus une passe), a exposé une palette assez large pour assumer seul la pointe du 4-3-3 de Julien Stéphan, et son adaptation express dans un secteur offensif entièrement remodelé a eu son importance dans l'excellent début de saison du leader de la Ligue 1.
« La Ligue des champions débute mardi (contre Krasnodar). Sans elle, auriez-vous signé à Rennes ?
Honnêtement, je pense que oui. Bien sûr que la Ligue des champions, c'est un plus. La disputer, c'est une fierté. Il y a les meilleures équipes du monde, on sait que c'est un tournoi qui nous fait grandir individuellement et collectivement. Mais j'ai choisi Rennes parce que c'est un club qui travaille très bien, avec un très bon projet. Même s'il n'y avait pas eu la C1, ça aurait été le bon choix.
Luka Elsner, votre ancien entraîneur à Amiens, et Julien Stéphan, celui de Rennes, sont de la génération montante. Se ressemblent-ils dans la façon de travailler ?
Ce sont des entraîneurs qui mangent football, qui dorment football. Quand tu es entraîné par des bons coaches, ça donne plus envie, c'est normal.
Par rapport à d'autres que vous avez pu connaître, demandent-ils des choses différentes ?
C'est comme si je vous demandais la différence entre des joueurs de Ligue des champions et des joueurs de National.
Et quelle est la différence entre le Guirassy de Lille (2015-2016) et celui d'aujourd'hui ?
Déjà je suis plus vieux. Je suis plus mature, plus sérieux. Pas plus sérieux dans le sens où avant j'aurais fait la fête ou quoi, pas du tout. Mais je suis plus à l'écoute de mon corps, plus attentif à la prévention des blessures. Ça permet de bien axer le travail.
« Être nommé pour le joueur du mois, c'est une satisfaction en plus mais ce n'est rien du tout, il faut continuer à bosser »
Quel est votre axe de travail ?
Un attaquant doit marquer des buts, donc le travail devant le but, coordonner ses déplacements, comme à Amiens. Mais Rennes, c'est un cran au-dessus, les attaquants ne sont pas les seuls à se créer des occasions, il y a un collectif qui tourne bien, des joueurs plus expérimentés, qui arrivent à mieux lire le jeu. À mieux se déplacer. Ça fait beaucoup de différences.
Vous en êtes à trois buts en quatre titularisations et vous êtes nominé comme joueur du mois de septembre par l'UNFP. Est-ce que ce sont les débuts dont vous rêviez ?
Oui, après je crois en mes qualités. J'étais pressé d'entrer sur le terrain pour les montrer. Être nommé pour le joueur du mois, c'est une satisfaction en plus mais ce n'est rien du tout, il faut continuer à bosser. Et rester humble.
Pendant la trêve internationale, pense-t-on aux Bleus ?
Bien sûr, c'est un objectif dans un coin de ma tête. On sait que ça passe par de bonnes performances en club, et là, cette saison, par la Ligue des champions. Mais en tout cas, oui, je vais me donner les moyens pour, ça c'est sûr.
La sélection, c'est forcément les Bleus ou ça peut être la Guinée ?
J'ai des origines guinéennes, j'ai eu des contacts avec la sélection. Pour l'instant, mon choix n'est pas encore fait.
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24
C'est le nombre de sélections de Serhou Guirassy avec les équipes de France jeunes : quatre en moins de 16 ans, onze en moins de 19 et neuf en moins de 20. Il a inscrit onze buts avec les Bleuets, entre janvier 2012 et mai 2016.
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Vous vous accordez un délai, c'est l'idée ?
Oui, j'ai 24 ans, on va prendre le temps. J'ai des objectifs à atteindre, on verra bien. On ne va pas se mettre la pression.
Avez-vous l'impression que les regards sur vous ont changé ?
Honnêtement je m'en fous. Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent, j'ai confiance en mes qualités. Si je suis à Rennes, ce n'est pas pour rien, l'avis des autres, le regard des autres, ça m'importe peu. Je suis bien entouré. Quand je suis bon, on me le dit, quand je suis moins bon, on me le dit aussi.
Est-ce quand même gratifiant ?
Oui, c'est mieux de recevoir des éloges que des critiques. Mais dans le foot, même les plus grands joueurs sont critiqués. Ça peut changer du jour au lendemain.
« M'Baye, c'est un bon joueur. [...] Tous les bons joueurs sont bienvenus à condition d'avoir l'état d'esprit de groupe »
Comment avez-vous vécu le feuilleton du faux départ à Saint-Étienne de M'Baye Niang, votre concurrent au poste d'avant-centre ?
Déjà, M'Baye, c'est un bon joueur. Il a eu un épisode un peu compliqué mais il fait toujours partie du Stade Rennais. Tous les bons joueurs sont bienvenus à condition d'avoir l'état d'esprit du groupe, de bosser ensemble. C'est un groupe qui vit très bien.
Va-t-on trop vite quand on imagine Rennes sur le podium en fin de saison ?
L'équipe va être attendue. Il faut continuer à faire comme on a fait depuis le début : on a un match, on essaie de le gagner, voilà. Le problème ce n'est pas de finir troisième ou deuxième, c'est de gagner le match qui arrive. Ça commence à Dijon. »
Trec'h a écrit :De rien les amiches
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