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Dommage pour le carton, mais cela ne doit pas entacher sa élan car grâce à ce but on est parti pour voir du grand Doku les semaines à venir ! En espérant un seul match de suspension car il va manquer. Allez Jéraime !
et bravo pour ce but!
La jeune pépite belge du Stade Rennais Jérémy Doku, achetée 26 M€ à Anderlecht au mercato estival, s’est confié à Ouest-France. Entretien.
Jérémy, quand votre histoire avec le foot a-t-elle commencé ?
À 6 ans. Je m’y suis mis parce que je voyais mon grand frère jouer. Mon père jouait aussi avant quand il était au Ghana mais à un niveau amateur. Le foot c’était déjà dans la famille. À 6 ans, je me suis inscrit à Tubantia dans un club d’Anvers, puis à 8 ans je suis parti à Beerschot (autre club d’Anvers) avant de rejoindre Anderlecht à 10 ans.
À quel moment le football est-il devenu sérieux ?
À 10 ans, quand je vais à Anderlecht, l’un des plus grands clubs de Belgique. Au début, mon père voyait qu’on aimait le foot avec mon frère mais il ne croyait pas que j’irai si loin (son frère a arrêté et vit désormais avec lui à Rennes). Il pensait que c’était simplement une activité extrascolaire parce qu’on était jeunes. Mais lorsque les équipes ont commencé à s’intéresser à moi, il a compris que c’était sérieux.
À quel moment pensez-vous que vous allez être pro ?
À 15 ans. À 10 ans je prenais encore le foot à la rigolade mais à partir de 15 ans, c’est là où ça a commencé et que j’ai vu que j’étais proche. Je savais déjà que j’avais un talent pour être pro. Être pro n’était pas un rêve, c’était un objectif. Au final, l’année d’après, je fais mes débuts.
Un de vos éducateurs disait qu’il vous trouvait arrogant sur le terrain quand vous étiez plus jeune.
Les dribbleurs sont souvent arrogants. Mais arrogant n’est pas vraiment le mot. C’est Stéphane (Stassin) qui me disait souvent ça. Ce qu’il veut dire, c’est que je cherchais un peu, j’aimais bien que les défenseurs se fâchent parce que je savais que j’étais le plus fort. Je dribblais puis je m’arrêtais, comme ça, ils revenaient et je pouvais encore les dribbler derrière. Quand j’étais jeune, je n’étais pas le mec qui voulait marquer dix buts par match. J’étais le jeune qui voulait tout le temps dribbler, qui voulait tuer son défenseur, c’était ça qui me rendait heureux.
Il était comment Jérémy Doku, enfant ?
Ah, je n’étais pas très sage comme enfant. Mes parents peuvent le confirmer, j’étais un peu difficile. À l’opposé de mon frère, j’aimais bien répondre, je n’écoutais pas trop, j’aimais bien faire ce que je voulais.
Que se passe-t-il dans votre tête quand, à 15 ans, vous apprenez que Liverpool s’intéresse à vous ?
J’allais avoir 16 ans donc c’est le moment où tu peux signer un contrat pro. Il y a beaucoup d’équipes qui sont venues me voir. Tout le monde parle de Liverpool parce que c’était le plus concret mais il y avait Arsenal et Chelsea notamment.
Qu’avez-vous gardé comme souvenir de votre visite là-bas ?
J’ai pu échanger avec Jürgen (Klopp), Mané, Wijnaldum… Gerrard aussi. J’ai beaucoup parlé avec Mané mais on n’a pas vraiment parlé de foot. On parlait de tout. Il m’a demandé mon âge, il me disait : « Il faut être gentil avec ta mère », c’était un échange et un rapport humain avant tout. Il m’a dit que j’étais jeune, que j’avais encore le temps… Ce n’était pas pour me convaincre ou me dire « viens ici, tu vas réussir ».
Et vous avez décidé de signer à Anderlecht…
Je préférais être vigilant. Je sais quel doit être mon parcours. C’est pour ça que je dis qu’à 15 ans, c’est devenu sérieux pour moi, parce qu’à ce moment, j’ai un peu visionné ma carrière. Je sais quelle route je devais prendre et je savais qu’à ce moment je devais rester à Anderlecht. Et dès qu’on me pose la question savoir si je regrette, je dis tout le temps non. Parce que si Liverpool est venu à 15 ans, s’ils m’aiment bien, ils reviendront plus tard, c’est sûr. À moi d’être bon.
Pourquoi avoir ensuite choisi Rennes ?
Parce que je savais qu’a Anderlecht, j’avais atteint un certain niveau et que je ne pourrais plus beaucoup progresser. À Rennes, c’était le bon club pour que je puisse continuer à m’améliorer dans certains domaines. Ici, je peux le faire. C’est une équipe qui était en train de monter en puissance et j’ai vu une équipe avec beaucoup de jeunes, un peu comme Anderlecht. Rennes pour le championnat aussi. Je trouve qu’en Ligue 1 il y a de très bons joueurs, je peux atteindre le top niveau.
D’autres clubs s’intéressaient à vous ?
Mon agent savait très bien ce que je voulais. J’allais refuser s’il y avait d’autres équipes intéressées par moi. Je voulais partir à la fin de la saison, c’était ça mon objectif, mais quand Rennes est venu, il savait que ça allait m’intéresser donc il m’en a parlé et j’ai directement dit oui.
Connaissiez-vous des joueurs avant de venir ?
Je connaissais juste Cama et Soppy.
L’ancien entraîneur Julien Stéphan est reconnu pour son travail avec les jeunes. Que vous a-t-il apporté ?
Stéphan, il m’a donné beaucoup de confiance. Oui… Ce n’était pas facile car je ne connaissais personne et il m’a mis à l’aise. Il me donnait aussi beaucoup de consignes.
Pour défendre votre bilan, il disait que si vous étiez déjà parfait, vous ne seriez pas venu à Rennes. Considérez-vous Rennes comme un club intermédiaire, un club tremplin ?
Je ne vais pas dire que Rennes est une étape intermédiaire car Rennes est une très bonne équipe qui va encore monter en puissance. Je n’aime pas le mot d’intermédiaire, c’est plus un tremplin. Je suis venu ici pour avoir des éléments qui me manquaient dans mon jeu et pour apprendre plus.
Lesquels ?
La finition. Je pense que c’est ça le plus flagrant.
Comprenez-vous justement les critiques à ce sujet ?
D’un côté, je trouve bizarre que les gens critiquent mais d’un autre, je le comprends aussi. Si tu regardes le prix (26 M€) et les stats, là je peux comprendre, tu peux te dire que ce n’est pas normal. Mais si tu regardes le jeu, ce que je peux apporter, là je trouve que ce n’est pas normal de critiquer. S’il n’y avait que les stats qui comptaient vraiment, ça voudrait dire que je ne suis pas bon. Mais pourquoi je joue tous les matches alors ? Ça démontre que les stats, ce n’est pas forcément le plus important. Et c’est pour ça que je suis venu ici, pour travailler là-dessus. Comme Julien Stéphan l’a dit, si j’étais déjà parfait, je ne serais pas ici.
Vous avez enfin débloqué votre compteur après 24 matches de Ligue 1 dans un match spécial…
Oui, j’étais content d’avoir pu marquer et aider l’équipe. Ça fait plaisir forcément. Je suis content surtout parce qu’on a bien joué. Mais après je prends rouge, j’ai eu peur parce que je ne voulais pas que l’équipe perde à cause de moi.
Ce but qui s’est fait attendre vous a-t-il pesé ?
Non, ce n’est pas que ça m’a pesé. Un attaquant veut marquer à chaque match. Même si je sais que je ne suis pas un attaquant qui va marquer à tous les matches, si je ne marque pas et que je ne fais pas de passes décisives, ça me dérange. Mais le but n’est pas quelque chose qui m’obsède.
Consentir à l’effort défensif tel que vous le faites à Rennes a-t-il toujours fait partie de vos caractéristiques ?
Ça, c’est quelque chose que j’ai appris ici. À Anderlecht, ce n’était pas si flagrant. Les efforts défensifs, avant, je ne les faisais pas mais c’était une question de volonté. Je ne voulais pas. Je voulais juste rester devant et recevoir des ballons. Mais ici, ce n’est pas ce qu’on m’a demandé.
On se dit parfois que vous manquez un peu de vice, on repense notamment à ce duel avec Todibo face à Nice. Vous partagez ?
Ça, c’est moi. Tout le monde sait ici que je ne tombe pas pour rien. Sur cette action, je voulais marquer et il m’a tenu. Je croyais que l’arbitre allait siffler mais au final il n’a pas sifflé. Moi, quand j’étais jeune, je ne tombais pas pour rien donc ce n’est pas maintenant que je vais commencer à le faire.
Le dribble est inné chez vous ?
C’est venu naturellement quand je jouais dans la rue avec mon frère. On faisait beaucoup de 5 contre 5 sur des petits terrains avec les gagnants qui restaient. C’est venu de là.
Vous avez principalement joué à droite depuis le début. Sur quel côté pensez-vous pouvoir être le plus utile à l’équipe ?
Le plus utile je ne sais pas. Moi, j’aimerais plus jouer à gauche. J’ai grandi en jouant à gauche, j’ai toujours joué à gauche, comme ça, je peux rentrer… À droite, je peux faire un peu la même chose mais j’ai plus de facilités à gauche.
À droite néanmoins, on vous sent plus à l’aise avec Hamari Traoré ?
Ça évolue, ce n’était pas comme ça au début. Mais ça va beaucoup mieux, on se comprend, je savais que ça allait venir avec le temps et là c’est très très bien. On se sent bien, lui sait ce que je vais faire et moi je sais ce que lui va faire. Même chose, lui sait ce que j’aime bien et inversement.
Et en dehors des terrains, qu’avez-vous l’habitude de faire ?
Je ne fais pas beaucoup d’autres choses que le foot à cause du Covid. J’ai pris l’habitude de faire de l’extra ici, que ce soit de la muscu, ou bien sur le terrain après les entraînements. Je faisais déjà ça avec Mathieu (Le Scornet, écarté depuis par le club) et maintenant avec Dimitri (Forbos, adjoint de Bruno Genesio). Sinon, en dehors, je suis souvent avec Brandon (Soppy), on va chez moi ou chez lui, on joue à la play ou on regarde des films. Sinon, j’aime bien danser aussi, de la danse Afro.
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