Ligue 1 26 e journée/ Rennes -Marseille
«On aime sa fidélité au club»
Benjamin Bourigeaud célèbre avec les supporters.
Redevenu un acteur majeur du collectif rennais depuis quelques semaines pour le plaisir des supporters, Benjamin Bourigeaud perpétue son histoire d’amour avec la formation rouge et noir.
JOHAN RIGAUD et RÉGIS DUPONT
Jeudi dernier comme les fois précédentes, son nom n’a pas passé le cap de la présélection et la probabilité que Benjamin Bourigeaud monte un jour chez lesBleuss’estamenuiséeunpeu plus.C’estpeut-êtremieuxainsi: plus les années passent, plus le milieu de terrain devient l’homme d’une seule équipe, ladeuxièmedesacarrière.Etses couleurs le rouge et noir plus encore que le sang et or. Le Calaisien, formé à Lens, et Rennes ont grandi ensemble depuis 2017, quand il avait 23 ans, ils se sont installés dans le premier tiers de la Ligue 1 et se sont invités six annéesd’affiléeenEurope.
Une chanson lui est dédiée au Roazhon Park
Ilena30maintenant,ilestdevenu papa à Rennes, s’est intégré en plein centre-ville et le week-end dernier, à Lille (2-2), il a disputé son 300 e match (62 buts, 61 passes décisives) sous la tunique bretonne.« Ce qu’on aime, c’est sa fidélitéauclub,deplusenplusrare, ce côté on lâche rien et décisif, notamment dans des moments importants, considère Anthony Colin, 47 ans, abonné et cadre commercial. Le côté aussi partage d’émotions. Aller voir le public, on sent que ce n’est pas surjoué, c’est naturel,çafaitpartiedup’titgarsde Calais, qu’on a vu jouer en ville avec dessupportersaupalet(jeubreton revenu à la mode). Pour moi, c’est lui qui a marqué l’ère Pinault, il est la transition vers un Stade Rennais pluscompétitif.»
« C ’est un grand joueur d’équipe, poursuit son premier président à Rennes, René Ruello.
Le public l’aime parce qu’il met des ballons décisifs, marque, ne joue pas pour lui, n’arrête pas de faire jouer les autres, et ça dure dans le temps. Il me fait penser à Coco Suaudeau à Nantes, qui courait tout le temps et jouait pour l’équipe. Ou Benjamin André, dans un autre style. Ou René Ferrier dans les années 1960 (ex-international passé par Saint-Étienne).
Dès qu’il recevait le ballon, il savait où il allait. Ou aussi à Luka Modric.
Cenesontpasdesjoueursquipar-tent dans des dribbles, mais le ballon circule et Bourigeaud, c’est la tête levée, une perle dans un collectif.»
Bourigeaud a sa chanson au Roazhon Park et sort d’un mois defévrierdehautevolée.Aveclui, on connaît l’histoire : il y a toujours un moment où sa saison décolle et emporte le reste de l’équipe derrière lui, et les supportersn’ontpasgrondébienfort quand il a aligné les matches au mieux moyens cet automne, en ayant succédé à Hamari Traoré comme capitaine. Bourigeaud, lui, n’a pas ruminé très fort lorsque Julien Stéphan a confié le
Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport brassard à Steve Mandanda fin novembre et il reste un atout essentiel, qui avait prolongé jusqu’en 2026 en septembre 2022, sans avoir eu forcément mieux que Rennes comme opportunité. Il y avait alors la Fiorentina, il y aurait eu un intérêt du Borussia Dortmund après sa première saison(2018),etl’ex-présidentde Rennes Olivier Létang avait repoussé une offre de Monaco en 2019, après qu’il a fêté la Coupe de France. Finira-t-il sa carrière à Rennes, réfléchira-t-il en fin de saisonselonqu’ilyaitl’Europeou non ? Pour l’instant, il fait tout pouryretourner.
"For every complex problem there is an answer that is clear, simple, and wrong." - H.L. Mencken
«Tous ces gens qui nous ont chié dessus pendant des années, putain, mais prenez conscience de ça, qu’on est un putain de bon club.» Romain Danzé