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CaptainArmorica a écrit :Je pense qu'avec son portrait on peut aisément deviner ce qu'il peut/va apporter.

CaptainArmorica a écrit :Je pense qu'avec son portrait on peut aisément deviner ce qu'il peut/va apporter.

L’ancrage de l’attachement se résume au premier argument exposé lors de son entrée au conseil d’administration du club, en conférence de presse, le 25 juin 2012. « Lorsque François-Henri Pinault m’a demandé de rejoindre le CA, j’ai répondu oui d’abord par amour pour le Stade Rennais, dont je suis un fervent supporter depuis toujours. Je suis né avec le Stade Rennais. Je me souviens des cours de récréation où je voulais toujours être Silvester Takac… »

En culottes courtes, Jacques Delanoë rêvait d’un destin de grand attaquant du Stade Rennais, loin alors de s’imaginer revêtir un jour le costume de président. Ce matin, le conseil d’administration va entériner sa nomination, officialisée vendredi à 23 h 40 par un communiqué sur le site internet du SRFC : « Jacques Delanoë devient président non exécutif du club. » À midi, ce Rennais pur beurre s’exprimera pour la première fois dans son nouveau costume.

Raymond Kéruzoré, d’idole à ami

Son discours fixera un cadre et l’on imagine volontiers ce personnage très respecté sur la place locale jouer le jeu de la vraie proximité. En juin 2012, il définissait ainsi son ambition d’administrateur : « Je suis convaincu que tout le monde à envie d’aimer le Stade Rennais et que ce club a aussi envie et besoin de se faire aimer. L’idée est donc de faire en sorte que cela se produise. Que ce club, au travers de son identité, de son ancrage local rennais et breton, de ses valeurs, puisse émettre quelques signaux forts. Il ne s’agit pas de tout révolutionner, mais de mettre en place des choses simples qui vont permettre de retrouver de la convivialité autour du club. »

Trois mois plus tard, en septembre 2012, il passait de la parole aux actes en organisant la première réunion de l’Assemblée des deux Hermines, comité consultatif censé aider ainsi le club à s’ancrer encore mieux dans son environnement, avec autour de la table Michel Le Milinaire et Raymond Keruzoré.

Jacques Delanoë n’a pas changé. Sans doute n’aura-t-il pas le temps de parcourir ces souvenirs pour sa première de président face aux micros et caméras, ce midi. D’expliquer comment « Kéru » est passé du statut de l’idole à celui d’ami. Cela avait commencé un soir de mai 1990 à Lorient, un soir où Jean-Christophe Cano avait marqué dans le temps additionnel le deuxième but du SRFC synonyme de remontée en D1.

Lui venait de créer une agence de publicité (RSCG Rennes) avec Jacques Séguéla, rencontré cinq ans plus tôt. Il avait le culot d’un jeune homme d’à peine 30 ans. Il a poussé la porte du siège du club, place Honoré Commeurec, a demandé à voir Kéruzoré-l’entraîneur pour le féliciter. Il voulait lui offrir une campagne de pub pour la remontée en première division. Il avait déjà tout imaginé, tout phrasé : « Le Stade Rennais réveille sa légende » avec la photo du tour d’honneur de l’équipe victorieuse de la Coupe de France 1965. La campagne est validée. RSCG Rennes deviendra au fil du temps l’agence du club. Elle qui inventera l’actuel logo, le « Breizh Zizou » en août 1999, dirigera la campagne du centenaire. Delanoë parvient à lier ses deux passions : la pub et le Stade Rennais.

Sans doute n’aura-t-il pas le temps, non plus, d’expliquer que de cette finale de 1965 il n’a jamais eu de souvenirs. On a peu de souvenirs quand on a 6 ans. En revanche, il n’a pas oublié la seconde, en 1971. Il était allé avec son père, place de la gare, noire de monde, pour le retour des joueurs, une folie douce. Ce père, ancien ingénieur chez Citroën, qui lui a transmis le virus stadiste. Jacques Delanoë a souvent l’habitude de dire que le Stade Rennais est le seul spectacle local à ce point intergénérationnel. Trois générations de Delanoë y vont encore main dans la main : le père, lui, son fils.

Des populaires aux loges

Sans doute n’aura-t-il pas le temps, non plus, d’évoquer son baptême route de Lorient, un soir de SRFC - Pologne (6-3, 26 avril 1967) qui fut la première nocturne de l’histoire de l’enceinte, 72 projecteurs, et Henri Fréville, député-maire, à l’allumage.

Jacques Delanoë connaît chaque recoin du stade : les populaires, le pesage. Petit à petit, les loges, les vestiaires. Car Jacques Delanoë-le-publicitaire, le Parisien désormais, faisait partie de l’entourage du club, chemin faisant. Il connaissait très bien Patrick Le Lay, Pierre Dréossi, Emmanuel Cueff et… François-Henri Pinault, qui était dans la même classe que son frère cadet au lycée Saint-Vincent de Rennes.

Sa vie lui prend du temps. Un jour à Marseille, un autre à Lille… Une dizaine d’agences à gérer en France. En 2010, il claque la porte au nez de Paris. Rentre. Ouvre à Rennes une petite structure de consulting avec de solides clients bretons. En 2012, « FHP » lui propose donc d’entrer au conseil d’administration dans le sillon de Frédéric de Saint-Sernin. Confronté à des problèmes cardiaques, ce dernier partage le travail avec lui. Pendant plus de deux ans et demi, il voyage aux côtés des Frédéric Antonetti puis Philippe Montanier, vit de l’intérieur les finales perdues. Une forme d’apprentissage, sans le savoir, pour un homme sans plan de carrière.

Jacques Delanoë n’aura pas le temps d’expliquer tout cela ce midi. Sans doute la vie va avancer plus vite désormais. Quoique. Il n’a plus 6 ans.

Benjamin IDRAC et Mathieu COUREAU.

"N'en déplaise à ceux qui fantasmaient sur l'arrivée des Chinois, le Stade Rennais restera breton."

"L'humilité est l'arme de l'ambition, pas l'arrogance. Nous nous garderons bien de promettre la lune"

"N'en déplaise à ceux qui fantasmaient sur l'arrivée des Chinois, le Stade Rennais restera breton."