Vote second tour élections présidentielles de 2017

[Droopy2]

Dernier message de la page précédente :

Le Pinardier spirit dans ta dernière phrase !

[Droopy2]

A Creil, dans l’Oise, où le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle a obtenu 56 % des voix dimanche, la plupart des votants qui prévoient de participer au second tour choisiront Emmanuel Macron.

« Vous voulez Le Pen. Eh bien on va vous la donner ! Comme ça, en 2027, ce sera Mélenchon ! » Ce sont ceux qui parlent le plus fort. Avec le plus de ressentiment, de colère, de rage parfois. Après avoir voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 10 avril, ces électeurs voteront pour Marine Le Pen au second avec l’espoir de faire tomber Emmanuel Macron, le président sortant, le 24 avril. Mais ils sont nettement minoritaires parmi les soutiens du candidat de l’Union populaire plébiscité dans les bureaux de vote de Creil, ville populaire de l’Oise, 35 800 habitants, 14 464 inscrits, 9 618 votants, où son score a bondi, passant de 34 % des suffrages en 2017 à 56 % en 2022.
Une large majorité annonce qu’elle votera Macron au second tour, un nombre important choisira l’abstention ou le vote blanc. Et une poignée glissera donc un bulletin de vote en faveur de la candidate du Rassemblement national. « J’ai voté Mélenchon cette année, j’avais voté Macron en 2017. Mais plus jamais ! Plus jamais ! Il nous prend pour des bouses, il est très très à droite, explique ainsi une conseillère municipale socialiste, en demandant à rester anonyme. Marine Le Pen, elle, ne dit pas que des conneries. L’autre fois, je l’ai écoutée dans l’émission “Touche pas à mon poste” [présentée par Cyril Hanouna], elle était pas mal. Je préfère voter pour elle que pour Macron.

Khatir Ouasti, ingénieur en informatique de 47 ans, a aussi voté Mélenchon. Comme en 2012. Comme en 2017. Et comme en 2027, espère-t-il. « C’est le candidat le plus raisonnable, celui qui réfléchit le mieux à l’avenir, aux questions de fond. Pour nos enfants. Pour le pays. Pour la planète aussi. » Le reste de la gauche lui apparaît trop tiède, qu’il s’agisse des retraites, du nucléaire ou des inégalités. « Regardez, on nous disait qu’il n’y avait pas d’argent dans les caisses pour les écoles ou pour les pauvres. Mais quand il y a eu le Covid, on a trouvé des centaines de milliards d’euros pour financer les entreprises. »
Au second tour, son choix se portera sur Marine Le Pen. Par calcul politique assumé. « A chaque fois, on nous ressort le même scénario de second tour. Face à l’extrême droite, il faudrait qu’on vote tous la même chose, pour un candidat supposé nous défendre. On ne peut pas continuer comme ça. Si elle est élue, au moins on verra qu’elle ne défend pas les travailleurs, les ouvriers, qu’elle veut la retraite à 65 ans, qu’elle défend les riches. Comme ça, dans cinq ans, c’est Mélenchon qui gagne, et les choses pourront vraiment changer. »
Si ce niveau de colère et de stratégie existe incontestablement, il reste rare. Le rejet viscéral de l’extrême droite continue de l’emporter, en tout cas dans ces terres où beaucoup d’électeurs sont issus de l’immigration. Un second quinquennat d’Emmanuel Macron ne crée aucune attente, aucun espoir. Mais Marine Le Pen reste perçue comme un danger.

Mamoudou Diame, 27 ans, commercial reconverti dans le trading en ligne, choisira Macron au second tour. « Sans hésitation. Le Pen a un discours radical, je n’en veux pas. » Romane et Anaëlle Orfin, étudiantes de 22 et 18 ans, voteront Macron. « Contre l’idéologie de l’extrême droite », explique la plus âgée. Masinuka Inzozi, 72 ans, routier à la retraite, préfère un second quinquennat du président sortant. « J’avais voté pour lui en 2017. J’ai été déçu. Mais Le Pen, non. » Mariem Belhaj, 32 ans, agente d’escale, s’était abstenue au second tour en 2017. Cette fois-ci, elle votera Macron : « Le Pen, c’est dangereux. » Meriem Ben Salem, étudiante voilée de 18 ans, emploie des mots similaires : « Le Pen veut interdire le voile dans l’espace public. Je n’ai aucun doute sur le fait que Macron soit le moins pire des deux. »

Hocine Bouhalfaya, employé à La Poste de 49 ans, se désole des inégalités et des discriminations. « On vit dans une ville sinistrée, tellement d’usines ont fermé, plus personne ne gagne assez d’argent pour payer des impôts. La liberté, l’égalité, la fraternité, pfff, on n’y croit plus – sauf la fraternité, mais la fraternité entre les pauvres. Mélenchon, lui, au moins, il parle au peuple, contrairement à Macron. Mais voter blanc servira Le Pen, donc non. » Khoudiedji Camara, 37 ans, employée dans un supermarché, « une vie de galère et de petits boulots à droite et à gauche », demandera son avis à sa fille de 16 ans. Celle-ci l’avait convaincu de voter Mélenchon au premier tour. « La politique, j’en suis trop éloignée. Elle voudra sans doute que je vote Macron. »

Les débats sur la meilleure stratégie pour le second tour traversent parfois les familles elles-mêmes. Nathalie, la mère de 52 ans, Frédérick, le fils de 26 ans, sont venus ensemble au bureau de vote et ont voté tous les deux pour Mélenchon. La première, auxiliaire de vie, choisira Macron au second tour. « Parce qu’on ne sait pas ce qu’elle risque de faire si elle gagne. » Le second, électricien, votera blanc. Comme en 2017. « Aucun des deux ne me convient, c’est tout. »

Le refus de choisir entre les deux candidats témoigne de la fracture entre une partie de l’électorat populaire et le président sortant, après cinq années d’exercice du pouvoir. Jean-Paul Bachelet, 68 ans, par exemple. Ouvrier retraité, 1 400 euros de pension mensuelle après quarante-quatre années de cotisation, il fait du pouvoir d’achat l’objet de toutes ses inquiétudes, et de sa colère contre le président candidat. Il avait voté pour Macron en 2017. Il fera très certainement le choix d’un vote blanc le 24 avril : « C’est le président des riches. Je ne veux pas voter pour lui. Je ne veux pas de l’extrême droite, mais je ne veux pas continuer avec le même président. »

Consultant en droit du travail, X., 45 ans, habitant Creil depuis quatorze ans, réclame un strict anonymat : « Exprimer mes opinions publiquement pourrait me gêner dans mon métier. » Il avait voté Macron en 2017. « Il venait de la gauche, je me suis dit qu’on pouvait essayer… » L’étude détaillée des programmes et des discours l’a conduit à voter Mélenchon au premier tour. Par conviction et, pour partie, pour exprimer un « vote utile ». Au second, ce sera blanc ou abstention. « Le front républicain, je n’y crois plus. Macron a eu une façon de gouverner autoritaire, brutale. Sa centralisation du pouvoir me déplaît. Pendant le Covid, il nous a infantilisés et, dans le même temps, il n’a pas cessé de passer par des conseils de défense pour décider de tout. Je ne veux pas voter pour cela. »
Certains attendent pour se prononcer. Ils écouteront leurs familles, leurs amis et les hommes et femmes politiques qu’ils respectent. « En 2017, j’avais voté blanc. C’est pas bien non plus. Je vais réfléchir encore », note Véronique Peru, agente technique de 54 ans.

Nysrine Tantan, étudiante en psychologie de 20 ans, a choisi Mélenchon le samedi 9 avril, quelques heures avant le scrutin, après avoir longuement hésité avec Philippe Poutou et Jean Lassalle. « Je me suis dit que c’est lui qui défendait le mieux la jeunesse. » Au second tour, le vote blanc est le plus probable – mais elle réfléchira jusqu’à la dernière minute. De la nature des débats de l’entre-deux-tours dépendra aussi la couleur du camp vainqueur sur les écrans de télévision, dimanche 24 avril à 20 heures.

Luc Bronner/Le Monde

[Droopy2]

Jean-Luc Mélenchon l’a répété quatre fois, le soir des résultats de l’élection présidentielle : « Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen ! » S’il n’a pas appelé à voter pour Emmanuel Macron, la véhémence de son appel accréditait l’idée d’un vote de combat contre la candidate d’extrême droite. Une forme d’inflexion par rapport à 2017, quand la formulation avait été plus ambiguë. Désormais, une consultation aux contours encore flous doit être organisée parmi les quelque 310 000 personnes ayant soutenu sa candidature. Trois options devraient leur être proposées, les mêmes qu’en 2017 : s’abstenir, voter blanc, voter pour Emmanuel Macron. Déjà, les sondages font état d’un possible éparpillement des voix de la gauche, entre Emmanuel Macron, Marine Le Pen, et l’abstention.

Selon des projections de l’IFOP pour Paris Match et Sud Radio publiées lundi 11 avril, 39 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour seraient prêts à voter pour le président sortant au second, mais 41 % préféreraient voter blanc ou nul, ou s’abstenir. Ils seraient enfin 20 % à glisser un bulletin Le Pen dans l’urne. Les proportions sont similaires parmi les électeurs de l’écologiste Yannick Jadot, qui a appelé dès 20 h 30, dimanche, « à faire barrage à l’extrême droite en déposant, dans l’urne, un bulletin Emmanuel Macron le 24 avril », une consigne claire qui n’empêche pas son électorat de se disperser.

A gauche, la seule candidate à assumer publiquement de voter blanc, le 24 avril, est Nathalie Arthaud. « Les travailleurs n’ont pas à cautionner par leurs votes leur futur oppresseur », écrit-elle dans un communiqué. Autour de Jean-Luc Mélenchon, ils sont nombreux à le prôner aussi. Libres de leur parole, des personnalités qui l’ont rejoint ces derniers mois ont fait leur choix. Et le vote Macron fait l’objet d’un rejet profond. L’écrivaine Annie Ernaux, par exemple, estime dans un entretien à Libération : « Inutile de vous dire que je ne voterai jamais Marine Le Pen, je la combattrai toujours. Mais je ne veux pas dire, là, aujourd’hui, au lendemain du premier tour, que je voterai Macron. Il faut, pendant ces quinze jours, l’interroger, exiger des réponses et des engagements. Je ne peux pas donner quitus là, tout de suite, à Macron, ce n’est pas possible. »

Lui aussi membre du Parlement de l’Union populaire, le réalisateur Xavier Beauvois a brûlé sa carte d’électeur, le soir des résultats, à en croire une vidéo publiée sur son compte Twitter. Le romancier Pierre Lemaître écrit, sur la même plate-forme : « J’espère que ceux qui ont choisi de ne pas faire barrage à l’extrême droite au premier tour ne viendront pas nous donner des leçons de morale au second. » L’ancien patron de Sud Radio et ex- « gilet jaune » Didier Maïsto réagissait dimanche soir, sur la webTV QG le Média Libre : « Je ne voterai pas pour l’extrême droite, je ne voterai pas pour M. Macron, quelles que soient les circonstances. » Il justifiait : « Je n’ai jamais vu une telle répression, un tel mépris. » Parmi les élus de La France insoumise, l’expression est différente, mais pas question pour autant de faire campagne pour le vote Emmanuel Macron. Comme le résume le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel : « A lui de se débrouiller pour convaincre les Français. »

Julie Carriat/Le Monde.

[Alain Houat-Quebard]

Il est un peu soupe au lait sur ce coup là le Jeannot.
Sinon, pour ceux qui pensent que Le Pen, si elle est élue, sera muselée par une assemblée nationale hostile, lisez ça :
https://twitter.com/ClementSalviani/sta ... 2904569860
https://twitter.com/andreloez/status/15 ... 1254129665
https://twitter.com/ralifromparis/statu ... 7919279106

Un système avec de la proportionnelle tu trouves cela scandaleux ?
Au passage c'était une promesse de Macron. Elle n'est pas tenue
Dans tous les cas de figure, il faudrait que la majorité des Français donnent leur suffrage et approuvent les changements supputes dans ton premier canard notamment, ce qui n'est franchement pas gagné pour Le Pen. Si c'était le cas, on resterait à ce stade dans un cadre parfaitement démocratique.

[Alain Houat-Quebard]

Perso, je suis totalement opposé à cette idée d'une prime de 30% donné aux vainqueurs des législatives. Mais cette idée est typique de la Vème République.

[Filouchelli 2.0]

Le Pinardier spirit dans ta dernière phrase !

Oui je sais ça fait 2 semaines que je suis taquin, et que je vous fais penser au Pinardier. En fait je suis son fils spirituel, il m'a éduqué dans une cave à la dure selon les préceptes communistes et anarchistes avec des vidéocassettes d'archive sur l'URSS

Mais sinon tout va bien

[Filouchelli 2.0]

Si c'est quelqu'un d'autre que Le Pen qui aurait proposé ça, personne n'aurait crié au scandale.

C'est hyper mal foutu notre Ve république

Cette grosse connasse a tour prévu !

[bzhyoyo]

C'est surtout les attaques contre le conseil constitutionnel qui me font peur.

[Jones]

Alors, ça vaut ce que ça vaut, mais, d’après mes calculs basés sur les chiffres du premier tour et…d’intuitions personnelles à base…d’expérience et de dynamiques des courbes…
Il faut oublier un 60/40 pour Macron…Ce sera très serré et je pense même qu’elle peut gagner
Mon prono : Macron : 49,5 Le Pen : 50,5

J'ai malheureusement la même analyse que toi, je crois que cette fois, on y est. A moins que MLP se vautre totalement lors du débat... mais cette fois elle a l'air bien préparée et elle a les réponses pour noyer le poisson, semble-t-il. Et comme de toutes façons les français regarderont Strasbourg Rennes, c'est mort.

[Droopy2]

Attends, y en a qui réfléchissent encore, Macron ou extrême-droite, voyons voyons, faut voir.

[ptitcoco]

Ce 2nd tour est indécis et sera serré mais on le sait depuis longtemps :
- les gens sont lassés de faire barrage au front national (depuis 20 ans !!!!!) qui fait les affaires de l'ultra-libéralisme sans empêcher les fachos de grappiller toujours plus de voix
- on peut convoquer l'Histoire pour connaitre le mal engendré par l’extrême droite, il y a une réalité factuelle : l'Histoire vient de nous enseigner le mal engendré par le macronisme. D'un côté, il y a un doute sérieux. De l'autre, il y a des faits

On peut s'écharper entre gauchistes à savoir s'il fallait voter Mélenchon ou pas. La réalité de ce 2nd tour est qu'il y a plus de la moitié des votants qui sont de gros connards pour nous avoir mis dans les pattes ce non choix entre peste et choléra. Ce sont eux les responsables. Pas ceux qui ont voté Jadot, Pécresse, Lassalle ou Roussel.
Ah si ! Il y a aussi les très gros connards qui ont voté Zemmour. Mais ils ne méritent même pas d'être cités !

[Droopy2]

Ouf, je ne suis pas un gros connard !
Bon, malgré tout, en 2007 et 2012, le FN n'était pas au second tour.
Mais progressait localement.

[ptitcoco]

En 2007 et 2012, le FN s'appelait Sarkozy...

[Alain Houat-Quebard]

On aurait eu Mélenchon-Macron, le FN s'appellerait Macron.

[Droopy2]

On comprend mieux la confusion actuelle.

[Droopy2]

Comme l’a relevé l’excellent Matarjeu sur son mur Facebook, la campagne 2017 était plus ludique.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la- ... on-4932722