A notre président Macron, élu par défaut pour la 2ème fois

Ici, ça rigole po.
kirikou
Minus
Messages : 269
Enregistré le : 04 déc. 2016 19:49

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par kirikou »

Dernier message de la page précédente :

https://www.change.org/p/pour-une-baiss ... nses/41718

:good1:

Réponse de Emmanuel Macron

Emmanuel Macron
Suivre
20 DÉC. 2018 — Chère Madame, chers tous,

Vous avez subi de plein fouet la hausse des prix du carburant, et avez décidé de réagir en signant cette pétition.

Votre message, je l’ai entendu.

Je vous réponds directement : vous avez raison.

Vous me dites : « Nous sommes déjà dépendants des cours du pétrole, il n'est pas question qu'en plus nous subissions une augmentation des taxes ! »
Et vous avez raison : l’action contre le réchauffement climatique est un combat nécessaire, mais il ne doit pas opposer les problèmes de fin du monde aux problèmes de fins de mois.
Le gouvernement a donc annoncé l’annulation de l’augmentation de la taxe sur le carburant et qu’aucune hausse des tarifs de gaz et d’électricité n’interviendrait pendant l’hiver.

Voilà une réponse claire à l’objet précis de votre pétition.

Mais au-delà, je lis dans vos propos une colère plus profonde. Quand vous me dites : « AUTANT DE MOTIFS DONT NOUS CITOYENS NE SOMMES PAS RESPONSABLES ! », vous dénoncez l'écart qui s’est peu à peu creusé entre le peuple et ses dirigeants.
Mon engagement politique vient de la volonté de combler cet écart. Force est de constater que je n'y suis pas encore parvenu. Et au bout de 18 mois d’actions, les changements que nous menons sont loin d'être suffisamment perceptibles.

Pour faire plus vite, j’ai décrété l’état d’urgence économique et social.
Il s'incarne dans des mesures qui vont vous toucher directement :
- Si vous vivez du SMIC, votre salaire augmentera dès 2019 de 100 euros par mois sans qu'il en coûte un euro de plus à votre employeur.
- Si vous êtes retraité(e) entre 1200 et 2000 euros par mois, nous annulerons en 2019 la hausse de le CSG que vous avez subie cette année.
- Pour tous les travailleurs : vos heures supplémentaires vous seront payées sans impôts ni charges en 2019 et, en attendant, vos employeurs peuvent vous verser une prime de fin d'année sans s'acquitter non plus d'impôts ou de charges.

J'ai annoncé également intensifier le combat contre les avantages indus et les évasions fiscales. Le gouvernement et le Parlement sont au travail pour que les dirigeants des grandes entreprises françaises et les grandes entreprises qui réalisent des profits en France payent leurs impôts en France.

En m’interpellant par cette pétition vous avez fait un acte citoyen.
Ce dialogue, si vous en êtes d'accord, je souhaite le poursuivre.
Pour échanger plus régulièrement sur les sujets qui vous touchent, laissez-moi votre adresse e-mail ici : https://www.elysee.fr/poursuivre-le-dialogue

À nous de trouver des solutions pour faire, ensemble et dans le dialogue, de cette colère une chance.

Emmanuel Macron
Le Pinardier
Corne verte
Messages : 5573
Enregistré le : 17 déc. 2016 03:45

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par Le Pinardier »

Une semaine et demi après son intervention et toutes les analyses qui démontrent que ces mesures sont complètement à côté des demandes des Gilets Jaunes, le gars ne change pas un mot de son discours !!!! Et il se prétend supérieurement intelligent...mouaaarffff

Kirikou, as-tu regardé cette vidéo : Si tu es convaincu par les mesures de macron, regarde cette vidéo

Elle ne dure pas longtemps, nous pourrons en discuter après ;)
« Entre le champagne pour quelques-uns et l'eau potable pour tous, il faut choisir. » Thomas Sankara
Avatar du membre
breizh_cola
Pied tendre
Messages : 4637
Enregistré le : 05 déc. 2016 20:28

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par breizh_cola »

Le probleme, c'est qu'il y a autant de demandes que de Gilets Jaunes...

Macron à répondu positivement sur certains points (annulation des augmentations de taxes) et est même allé jusqu'à augmenter de 100 euros le SMIC.

Le problème avec cette augmentation du SMIC c'est qu'il ne fait que des mécontents... Ceux qui sont au dessus, ne verront rien changer, et même pire, ils se rapprochent du SMIC. Ceux qui sont au SMIC se disent que 100 euros (si c'est réellement le cas) c'est bien mais c'est pas énorme...
Et les entreprises pourront-ils augmenter tous les employés de 100 euros ? Clairement non.
En fait, il faut juste arrête avec toutes ces hausses et faire en sorte que ça baisse !! Mes courses à Leclerc, je ne veux plus que ça me coûte 100 euros/semaine, que mon loyer augmente tous les ans, que les charges augmentent tous les ans.
Taxer un peu plus les bénéfices et le chiffre d'affaires des multinationales.

Ce qu'il faut c'est revoir notre fonctionnement et que tous les français comprennent la chance qu'ils ont de vivre en France.
Je me suis fait 2 entorses l'année dernière. Ça ne m'a pas coûté un centime. Si j'avais été an dans d'autres pays, ça m'aurait peut-être coûte 10 000 euros à chaque fois...

Une place en maternelle, ça coûte combien ? Selon Ouest France, le prix réel serait de 16.000 euros...

Donc oui, nous sommes tous aides par l'état sans nous en rendre compte. Et on considère cela comme un du.
Avatar du membre
Tryphon
Corne verte
Messages : 19773
Enregistré le : 04 déc. 2016 20:30

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par Tryphon »

breizh_cola a écrit : Donc oui, nous sommes tous aides par l'état sans nous en rendre compte. Et on considère cela comme un du.
Pourquoi accepter la bouche en cœur que notre excellent système de protection sociale disparaisse ?
"Un peu plus à l'Ouest..."
Avatar du membre
breizh_cola
Pied tendre
Messages : 4637
Enregistré le : 05 déc. 2016 20:28

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par breizh_cola »

Qui a dit cela ?
Au contraire, il faut qu'il perdure. Mais pour cela, il faut que nous soyons tous capables de faire des efforts et que l'on y participe tous !!
Le Pinardier
Corne verte
Messages : 5573
Enregistré le : 17 déc. 2016 03:45

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par Le Pinardier »

Lorsque tu dis qu'il faut que chacun participe selon ses moyens, c'est là que se trouve le problème aujourd'hui.

Les multinationales et les banques ont à la fois façonné le système pour récupérer un pognon de dingue SANS CONTREPARTIES (ils se gavent d'aides publiques, l'année prochaine, 40 milliards de CICE payés par nos impôts, et je ne parle pas de toutes les niches fiscales pour défiscaliser et pire truander les impôts comme les GAFA par exemple), et ils ont aussi réussi à enfoncer dans le crâne des gens que c'est eux qui coutent du pognon de dingue à l'état avec la sécurité sociale (assurance chômage, assurance maladie et retraites).

Alors que, voici quelques chiffres : Budget total CMU : 6 milliards
Budget total RSA : 4 milliards
La fraude aux prestations sociales ne représente qu'un faible pourcentage de ces montants.
La fraude ne porte "que" sur quelques centaines de millions.

Coût de la suppression de l'ISF : 4,5 milliards
Coût du CICE (cadeau aux grosses boîtes) : 40 milliards
Manque à gagner de la fraude fiscale : entre 60 et 100 milliards selon les sources
...etc...
un pognon de dingue ?

Breizh Cola, attention, il n'y a pas d'augmentation du smic de 100€, c'est une énorme fake news du gouvernement et du président de la république.

C'est la prime d'activité qui va augmenter, et pas de 100€, de beaucoup moins, et cette prime est financée par les impôts des classes moyennes, pas par les richesses produites par celles ci. Ces richesses sont accaparés par la finance et les actionnaires pour leurs activités spéculatives, pas pour l'économie réelle (éducation, santé, infrastructures, biens de consommation).

Vidéo des travaux de l'assemblée nationale pour l'élaboration du budget incluant les annonces de macron

Les efforts, les plus démunis en font quotidiennement, et ce sont des efforts inhumains, comme choisir entre se nourrir ou se soigner !!!!
Par contre, les très riches, leurs efforts c'est de choisir entre deux mercos ou une porsche, Les maldives ou les seychelles pour les prochaines vacances, panama ou le delaware pour ne pas payer d'impôts, Macron ou Marine le Pen pour enfummer les masses !!!!
Modifié en dernier par Le Pinardier le 21 déc. 2018 12:53, modifié 2 fois.
« Entre le champagne pour quelques-uns et l'eau potable pour tous, il faut choisir. » Thomas Sankara
Avatar du membre
Tryphon
Corne verte
Messages : 19773
Enregistré le : 04 déc. 2016 20:30

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par Tryphon »

breizh_cola a écrit :Mais pour cela, il faut que nous soyons tous capables de faire des efforts et que l'on y participe tous !!
Nous sommes donc d'accord. Parfait.
"Un peu plus à l'Ouest..."
Le Pinardier
Corne verte
Messages : 5573
Enregistré le : 17 déc. 2016 03:45

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par Le Pinardier »

Une des raisons pour lesquelles les gilets jaunes demandent le Référendum d'Initative Citoyenne :

L'Union Européenne et les referendums

Cette vidéo montre très bien comment la démocratie a été abandonnée en Europe depuis plus de vingt ans à cause du système ultra libéral. Nous avons beau dire non par le vote, ils continuent de nous imposer leurs mécanismes injustes et inhumains !

Et en plus, ils nous traitent d'abrutis qui ne comprennent rien !
« Entre le champagne pour quelques-uns et l'eau potable pour tous, il faut choisir. » Thomas Sankara
kirikou
Minus
Messages : 269
Enregistré le : 04 déc. 2016 19:49

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par kirikou »

Avatar du membre
CraSh
Blanc-bec
Messages : 3714
Enregistré le : 06 déc. 2016 19:16
Localisation : Quimper

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par CraSh »

J'attends de voir les modalités pour le RIC. Mais il y a une grosse différence entre un pays de 8,5 millions de personnes et un autre de 68 millions et les modalités d'organisation et de déclenchement devront le prendre en compte.

Ensuite il faudra voir le taux de participation, si c'est pour que ça finisse avec moins de 30% de votants, je ne vois pas l'intérêt.
« E pur si muove ! »
Galilée, à propos de sa femme.
Avatar du membre
CraSh
Blanc-bec
Messages : 3714
Enregistré le : 06 déc. 2016 19:16
Localisation : Quimper

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par CraSh »

Ah non mais j'attends de voir les contours et surtout les questions qui vont être posées.

Parce qu'en Suisse, contrairement à ce que l'on essaye de faire entendre, la majorité des consultations sont lancées par des organisations politiques, donc le côté citoyen de la démarche se situe surtout en bout de chaîne au moment du vote.

Je suis pour que les gens s'impliquent plus dans la communauté maintenant j'ai peur que ce soit la foire au n'importe quoi. Qu'on nous demande notre avis sur des grandes questions de société, je trouve ça très bien. Par exemple la PMA, la gestation pour autrui, l'euthanasie... Si c'est pour avoir des questions sur la couleur des panneaux ou la taille du pass Navigo, il y a des députés pour s'en charger.

Et encore une fois, on fera quoi si l'abstention domine les débats, quelle sera l'analyse et la prise en compte du résultat que l'on devra en faire ?
« E pur si muove ! »
Galilée, à propos de sa femme.
Avatar du membre
CraSh
Blanc-bec
Messages : 3714
Enregistré le : 06 déc. 2016 19:16
Localisation : Quimper

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par CraSh »

Maintenant que la porte est ouverte, tout le monde veut en tirer quelque chose et tu verras qu'à la fin, les baisés seront ceux qui auront ouverts la porte (aka les gilets jaunes).
« E pur si muove ! »
Galilée, à propos de sa femme.
kirikou
Minus
Messages : 269
Enregistré le : 04 déc. 2016 19:49

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par kirikou »

....qu elle a obtenu democratiquement jusqu en 2022 jusqu a preuve du contraire.
pourquoi veux tu qu elle le lache? :fkr:
Avatar du membre
ptitcoco
Pied tendre
Messages : 4776
Enregistré le : 04 déc. 2016 19:32

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par ptitcoco »

Pour respecter ce pourquoi elle a été élue et redonner de l'espoir et de l'équité au peuple Français :fkr:
On en reparle en 2030...
Finalement, ce sera plutôt en 2025 😭
Avatar du membre
ptitcoco
Pied tendre
Messages : 4776
Enregistré le : 04 déc. 2016 19:32

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par ptitcoco »

https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23448.html

Je ne me réjouis nullement de cette séquence qui est triste pour notre pays et, surtout, potentiellement dangereuse tant les extrêmes - tapis dans l'ombre - y voient l'occasion unique de pousser leurs pions.
Mais il serait faux de tout balayer d'un revers de main au prétexte que la connerie et la médiocrité sont les seuls fondements de cette quasi insurrection. Car ce moment est prédit de longue date par la gauche.
Le modèle économique portée par Macron, qui plus est avec morgue, est responsable d'une situation déjà connue dans les années 30. Mêmes causes, mêmes résultats : une défiance envers les institutions et le pouvoir, et un regain d'intérêt pour les populistes de tous poils...
On en reparle en 2030...
Finalement, ce sera plutôt en 2025 😭
Avatar du membre
ptitcoco
Pied tendre
Messages : 4776
Enregistré le : 04 déc. 2016 19:32

Re: A notre président Macron, élu par défaut.

Message par ptitcoco »

De l’aéroport de Loudes, en Haute-Loire, jusqu’au Puy-en-Velay, il y a 10 km, un quart d’heure en voiture. Ce 4 décembre, pour rejoindre la préfecture incendiée trois jours plus tôt par les « gilets jaunes », Emmanuel Macron n’a heureusement pas besoin de passer par le rond-point de Lachamp, sur la commune de Saint-Pierre-Eynac. C’est là, sur la RN88, que des manifestants avaient cousu un pantin de taille humaine, posé sur un échafaud plus vrai que nature. Sur le billot était écrit : « Te guillotiner c’est notre projet. »

Le président de la République file vers la préfecture. En route, il discute avec les passagers en gilet jaune d’une voiture croisée par hasard. Aucune image, aucune vidéo. Le 3 décembre, il n’a aussi passé qu’une tête dans le bureau de l’un de ses collaborateurs qui recevait un « gilet » venu de Chalon-sur-Saône à pied. Ces gens seront parmi les rares protestataires qu’Emmanuel Macron a rencontrés durant cette crise ouverte le 17 novembre, où sa capacité à réformer et sa popularité se sont abîmées, mais où il a aussi perdu une part de sa liberté.

Sans prévenir les élus, il est venu au Puy apporter son soutien au préfet. Celui-ci montre les armoires en cendres, les vitres brisées, les bureaux noircis par la suie. Il conte au chef de l’Etat ce samedi où le « portail a été pété », les pneus entassés et enflammés, et cette bataille inégale entre les « trente » de la préfecture et les deux cents manifestants empêchant les pompiers d’accéder au bâtiment. Bilan : trente-huit blessés… « Ils criaient : “Vous allez tous griller comme des poulets ! », termine le préfet. « Vous les connaissez ? », interroge Emmanuel Macron, incrédule.

Dès que l’avion présidentiel s’est posé à Loudes, la nouvelle de sa visite s’est ébruitée. Un message posté sur Facebook a réveillé quelques « gilets jaunes ». Une vingtaine d’hommes et de femmes attendent le chef de l’Etat à la sortie de la préfecture. « Ouuuuuh ! Démission ! », « Enculé ! », « Président des riches ! » Pas encore de quoi trop s’émouvoir. C’est sur la route de la caserne de gendarmerie que tout va basculer…
« On vous hait ! »

M. Macron commence par traverser Le Puy vitre ouverte, pour dire bonjour. Des insultes lui répondent, il doit vite la remonter. Un homme se jette ensuite devant la voiture. En sortant de la caserne, cinquante manifestants l’injurient encore : « On vous hait ! »

L’échange promis à la presse locale est annulé. Les services de sécurité exfiltrent le président par une sortie annexe. De la séquence ne reste que l’image d’un démarrage en trombe sous les huées. Quelques jours plus tard, le chef de l’Etat racontera au président du MoDem François Bayrou que, de la voiture, il a entendu une femme lancer : « Salope, j’espère que tu vas crever sur la route ! »

Emmanuel Macron aime pourtant les promenades. Dès son arrivée au ministère de l’économie, en 2014, il avait fait de ces échappées sa griffe. Elles étaient à la fois le thermomètre de sa popularité et un moyen d’asseoir sa notoriété. « Il est où, Emmanuel ? », s’agaçait François Hollande à chaque déplacement avec lui. « Emmanuel » traînait derrière. Selfies, autographes, bisous, il se régalait. Mais, depuis que les « gilets jaunes » le traquent sur Facebook, ces déambulations sont impensables. Il voyage incognito, ou alors sans caméras.

Jeudi 20 décembre, c’est avec l’AFP et Franceinfo, ces médias de « l’ancien monde », qu’il est allé à Soissons, dans l’Aisne, visiter sans prévenir un centre pour enfants victimes de maltraitance. Officiellement, personne n’a été exclu du voyage, mais il fallait éviter les caméras, en cas d’incident. « S’il ne prévient pas avant de partir, c’est qu’il sait déjà qu’il risque de s’en prendre plein la figure », confirme un conseiller. Sa photographe officielle, Soazig de la Moissonnière, envoie seule quelques clichés où le président, décontracté au milieu de son équipe, rit à la table d’un restaurant Courtepaille, à Mareuil-lès-Meaux (Seine-et-Marne).
Gibets, cibles et cercueils

Deux jours avant les injures du Puy-en-Velay, sa petite promenade à pied au milieu des vitrines fracassées de l’avenue Kléber, à Paris, avait déjà mal tourné. Il revenait alors d’Argentine, où il avait participé au G20. Sur les portables de ses collaborateurs, il a découvert de Buenos Aires les images des violences du 1er décembre et il se rend à l’Arc de triomphe saccagé avant de partir à la rencontre des commerçants. Mais des « gilets jaunes » débarquent. Copieusement sifflé, il doit s’éclipser sous la protection des policiers.

Avant le 11-Novembre, « il était déjà revenu de son périple dans l’est de la France très conscient qu’une colère grondait », assure Philippe Grangeon, l’un de ses conseillers. Mais c’était au temps où l’Elysée pouvait encore accuser les médias de grossir le trait. « Je parle aux gens, ça se passe bien, mais les journalistes écrivent à l’avance un scénario où je me ferais sans cesse alpaguer, comme si j’étais un personnage de télé-réalité ! », se plaint Emmanuel Macron devant les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer et François de Rugy qu’il reçoit à l’Elysée au retour de sa fameuse « itinérance mémorielle » dans onze départements. Ce n’est qu’à la deuxième journée de mobilisation des « gilets jaunes », le 24 novembre, qu’il évoque des « scènes de guerre ». Une semaine plus tard, l’Arc de triomphe est pris d’assaut.

« Je connais cette violence et cette vulgarité, ce sont les mêmes qui étaient déposées dans la boîte aux lettres de mes parents, lorsque j’ai rencontré Emmanuel », assure Brigitte Macron à ses conseillers désolés. Sauf qu’à l’époque les insultes n’étaient pas si menaçantes. Désormais, les manifestants crachent sur les vitrines et prennent à partie les employés de la chocolaterie familiale d’Amiens. « J’ai l’impression d’être un bouc émissaire, un défouloir » : le 4 décembre, Jean-Alexandre Trogneux, propriétaire du commerce, se fend d’une mise au point : la boutique n’appartient pas au président, son oncle par alliance. Un internaute de la Somme, terre des plus farouches ennemis du président – le député François Ruffin et l’écrivain Edouard Louis –, est placé en garde à vue.

Dans les « manifs », l’effigie du président est lardée de coups de couteau, ligotée par des chaînes, ensanglantée. Gibets, cibles, cercueils trônent devant les cahutes de bord de route. Sur les sites des manifestants, on parle de lui « jeter des pierres » et même de « le pendre ». Quant aux comptes Facebook d’Eric Drouet et de Priscillia Ludosky, deux des initiateurs du mouvement, ils relaient un faux « mandat d’arrêt » contre Emmanuel Macron, coupable de « haute trahison ».

Il n’y a pas que les coups de menton ou de gueule sur les réseaux sociaux. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, le député (La République en marche, LRM) de l’Eure Bruno Questel voit débouler devant chez lui « un groupe d’hommes, mais aussi de femmes, largement alcoolisés ». Des visages déjà croisés dix fois dans cette circonscription où il a été élu maire en 2002, conseiller général et enfin parlementaire.

« Ils voulaient s’installer chez moi », raconte le député au téléphone à Emmanuel Macron et à son premier ministre, Edouard Philippe, après que la police a retrouvé six douilles de cartouches tirées devant sa maison. Même le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, pratiquement inconnu du grand public, a vu ses enfants menacés.

A Paris, les époux Macron aimaient improviser un dîner à La Rotonde, cette brasserie de Montparnasse où les patrons leur arrangent toujours une table au fond du restaurant. Ils étaient même allés voir Le Grand Bain, le « feel good movie » de Gilles Lellouche, dans une « vraie » salle de cinéma. Trop dangereux aujourd’hui. Depuis le 1er décembre, Brigitte Macron n’a pas franchi les limites du périphérique, se contentant, sans aucune publicité, d’une visite à l’hôpital des Invalides, d’une autre à Necker, d’une troisième à l’Institut de la mémoire de la Pitié-Salpêtrière.

Adieu les longs week-ends à la Lanterne, aux confins du parc du château de Versailles, où Brigitte Macron a l’habitude d’acheter son pain dans les boulangeries avoisinantes : depuis la mi-novembre, les séjours sont brefs et rares. Hormis sa visite surprise à Soissons, le président lui-même est peu sorti de l’Elysée. Le ministère de l’intérieur craint des bousculades, une agression, voire bien pire. Ses agendas ont été vidés, des déplacements officiels annulés : sa visite en Serbie, les 5 et 6 décembre, puis son séjour à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 18 décembre, afin de préparer le G7 de 2019 en compagnie de 150 ambassadeurs. L’agenda officiel est loin d’être rempli. « Il est en réunion interne », répond son service de communication.

Aucun de ceux qui l’entourent n’a souvenir d’un tel rejet sur le terrain. Seul Bruno Le Maire, lorsqu’il était le ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy, a connu les quolibets et les tas de fumier déversés sur son passage. Pour les jeunes conseillers de l’Elysée, l’expérience est inédite. « On ne va pas finir le quinquennat dans un abri antiatomique », expliquait au Monde le chargé de la communication de l’Elysée, Sylvain Fort, en prenant ses fonctions après l’« affaire » Benalla. « Débunkériser », disait-on alors au Palais. Devant l’association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, le 17 décembre, il détaille cette fois la menace que fait peser sur le président une « défiance transformée en sécession ».
« Il ne sort plus sans se maquiller »

Devant les députés LRM, ou en conseil des ministres, Emmanuel Macron ne laisse échapper aucune fébrilité. Occupé à ne pas imposer ses certitudes, il laisse les autres parler. Mais ceux qui le croisent notent sa fatigue. « Il ne sort plus sans se maquiller tellement il est marqué. Il se maquille même les mains », assure un député LRM qui a l’oreille du chef de l’Etat. Lors de son allocution enregistrée à l’Elysée, le 10 décembre, plus de 23 millions de téléspectateurs découvrent un président mal rasé et amaigri.

L’Elysée est devenu un huis clos où les corps étrangers sont de plus en plus rares. Le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, ou l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy ont été reçus les 4 et 7 décembre. Le jeudi, John Chambers, l’ex-patron du groupe informatique Cisco devenu ambassadeur de la French Tech à l’international, a aussi franchi le perron du Palais avec une quarantaine de « capital-risqueurs » et d’investisseurs venus découvrir de prometteuses jeunes pousses françaises. Mais le chef de l’Etat a surtout consulté son premier cercle.

Depuis que les présidents communiquent par messagerie privée, les « visiteurs du soir » sont rares, ou plus exactement leurs visites sont désormais virtuelles. Emmanuel Macron possède deux téléphones et passe de l’un à l’autre. Naguère, les conseillers ou les gardes guettaient l’heure à laquelle il quittait son bureau et éteignait les lumières. Aujourd’hui, ceux qui communiquent avec lui par Telegram notent l’heure à laquelle il cesse ses consultations : 2 heures, 3 heures du matin…

Il échange évidemment avec son secrétaire général et son premier ministre, qui ont longtemps plaidé que des concessions aux « gilets jaunes » obéreraient la capacité de réforme du gouvernement. Mais ces dernières semaines, Philippe Grangeon, François Bayrou et Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), les « sociaux », comme on les appelle, ont joué les premiers rôles dans l’entourage du chef de l’Etat. Avec Jean-Paul Delevoye (haut-commissaire à la réforme des retraites), ces trois-là ont participé à la vidéoconférence qu’Emmanuel Macron a organisée le 8 décembre à l’Elysée afin de réfléchir à la sortie de crise. C’est avec eux, ces représentants du vieux monde, qu’il s’est convaincu de lâcher plus de 10 milliards d’euros pour « sauver le capital des réformes ».
Pas de trêve pour son anniversaire

Insulté sur les réseaux sociaux, le président n’ignore pas la tentation et les références révolutionnaires d’une partie des émeutiers. « Le référendum d’initiative citoyenne n’est pas conçu par ses initiateurs – qui ne sont pas des gentils “gilets jaunes”, mais des complotistes de la pire espèce – comme un outil démocratique mais comme un outil de sédition », a encore confié Sylvain Fort, lundi 17 décembre.

Quand une partie de l’extrême gauche s’est mise à espérer tout haut que la police rejoigne le mouvement de contestation, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a été prié d’éteindre au plus vite la sourde fronde au sein des forces de l’ordre. Une prime de 300 euros a été attribuée à 110 000 policiers et gendarmes, ainsi qu’une hausse de salaire de 150 euros.

Même au sein de l’armée, il a fallu menacer de sanctions une dizaine de généraux, un amiral et un colonel de la 2e section, c’est-à-dire retraités mais encore mobilisables, après qu’ils ont signé une lettre ouverte sur un site d’extrême droite.

« Vous ne pouvez pas décider seul d’effacer nos repères civilisationnels et nous priver de notre patrie charnelle, disait le texte, en s’insurgeant de la signature par la France du pacte de Marrakech (Maroc) sur les migrations. Vous êtes comptable devant les Français de vos actions. Votre élection ne constitue pas un blanc-seing. » Des airs de putsch ? En tout cas un affront pour le président, qui est aussi le chef des armées, et déteste qu’elles le contestent.

Vendredi 21 décembre, c’était son anniversaire. Quarante et un ans. Encore une jeunesse. Evidemment, Facebook a repéré l’événement et appelé à « pourrir la fête ». Pas de trêve, au contraire. « A bas sa majesté Macron ! », « Dégage Macron Ier ! », continuent de crier les « gilets jaunes » sur les ronds-points rasés puis reconstruits. Rond-point de la Jaunaie, à Redon, en Ille-et-Vilaine, une nouvelle guillotine vient d’être installée : « On veut juste qu’il comprenne qu’il faut qu’il s’en aille », explique une manifestante.

Voilà le jeune président rattrapé par le fameux « dégagisme » qui l’a aidé à se hisser à la tête du pouvoir, mais aussi par ses analyses historiques et ses critiques sur la « normalisation » progressive des présidents de la Ve République. En juillet 2015, dans l’hebdomadaire Le 1, il assurait que le grand « absent » de « la politique française » était « la figure du roi », dont « fondamentalement le peuple français n’a [vait] pas voulu la mort ». A l’époque, il pensait encore qu’il manquait un roi à la France.

Raphaëlle Bacqué , Ariane Chemin et Virginie Malingre
On en reparle en 2030...
Finalement, ce sera plutôt en 2025 😭
Répondre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 0 invité