J’en ai eu toute ma jeunesse et dans mon premier travail à la Société Générale de Cannes qui semblait alors être mon destin. Je devais me lever tôt. Me raser de près, ce qui m’était pénible, à moi qui ai une barbe de brun. Porter le costume-cravate. Et sourire. Tout le temps sourire. Eh bien j’en ai eu marre. J’ai décidé que c’était inhumain. Que je ne ferais plus jamais ces minables concessions d’amabilité et de sourire forcé. Quand je sourirais, ce serait spontanément, quand ça me viendrait. Parce qu’un sourire, ça a de la valeur. A celui qui me l’arrache, je donne quelque chose de bon et de vrai. Alors on dit souvent que je fais la gueule. Mais oui ! Bien sûr que je fais la gueule ! Et je vais continuer à la faire ! Quand je n’ai rien à dire et aucune raison de sourire, je fais la gueule. Je fais ma gueule. C’est-à-dire, j’ai cette tête.
Attendez ! Faire « la » gueule ou « ma » gueule, c’est différent !
Oui, mais apparemment, ma gueule fait la gueule. C’est ainsi. Bref, j’ai la névrose des contraintes et vous n’imaginez pas ce que cela exige d’anticipation pour l’organisation de ma journée, de mes loisirs, ou de mes choix professionnels. Je marche sur un fil, en vigilance permanente, pour prévenir l’ennui, les ennuis et ce qui pourrait altérer mon plaisir. Cela me conduit à refuser des tas de scénarios, y compris de jolis rôles – j’ai trop peur de l’insatisfaction que le film me procurerait en fin de compte. Cela m’incite aussi à me passer de dîners en ville. Je me prive sûrement des quelques rares moments d’intelligence et d’esprit qu’on y croise, mais je m’épargne tellement d’ennui que cela vaut le sacrifice !
Cet univers est violent, comme dirait notre ami Woody Allen. Il faut donc ne prendre que le meilleur. Pendant qu’il en est encore temps.
"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime."
Victor Hugo.
Zillon a écrit :Un des gars qui m'a fait aimer le cinéma. Tristesse.
yep franchement , après l'avoir découvert lui et catherine frot il y a 25 ans dans un air de famille, et avoir tellement jubilé devant ce film , ben les années qui ont suivi dès que je voyais que bacri était à l'affiche d'un film, j'allais le voir direct sans même chercher à savoir de quoi ca parlait.
Si notre civilisation devait dessoûler deux jours de suite, le troisième elle crèverait de remords.
Filouchelli 2.0 a écrit :La chasse avec Mikkelsen : intense!!
Je vous le conseille chaudement. L'histoire d'un homme lambda accusé d'avoir attouché des enfants alors que pas du tout.
Il prend aux tripes..
la chasse, franchement quelle claque j'avais pris oui, son meilleur film à vinterberg depuis festen, autant dire que ca faisait longtemps qu'il n'avait pas fait un aussi bon film.
Si notre civilisation devait dessoûler deux jours de suite, le troisième elle crèverait de remords.
Filouchelli 2.0 a écrit :Je viens de lire ton article. J'apprends la controverse.
Cette controverse est bien mal venue selon moi, mais ne me surprend pas de la part de journalistes.. Ridicule.
au contraire, je trouve le propos du film hyper pertinent quand tu vois comment la présomption d'innocence est baffouée par les hystériques du tribunal moral twitter. C'est pour ca que j'ai du mal avec les hashtags style metoo, ce sont des appels au lynchage public sans aucune forme de procès.
Modifié en dernier par clarence oveur le 19 janv. 2021 13:56, modifié 1 fois.
Si notre civilisation devait dessoûler deux jours de suite, le troisième elle crèverait de remords.
Filouchelli 2.0 a écrit :T'as du mal interpréter mon post car on va dans le même sens mon Clarence
Oui bacri ça fait bizarre mais comme je ne l'ai pas trop trop vu je suis moins choqué..
Je serai davantage choqué par un Lindon ou dupontel par exemple car je les connais beaucoup beaucoup
Bizarre de dire ça mais je crois que c'est normal
ben oui, c’est normal , ca dépend de ce que l'acteur représente pour toi. Moi bacri représente la découverte ado de comédies intelligentes. avant ca pour moi l'humour c'était plus le gros humour à la leslie nielsen. Là c''est tout aussi drôle mais plus fin et contrairement aux pures comédies des films comme un air de famille ont un côté doux amer qui était nouveau pour moi.
Si notre civilisation devait dessoûler deux jours de suite, le troisième elle crèverait de remords.