De tout, de rien...

Ici, ça rigole PO !
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Droopy2
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LA VISION

– Ami, notre père est le tien.
Je ne suis ni l’ange gardien,
Ni le mauvais destin des hommes.
Ceux que j’aime, je ne sais pas
De quel côté s’en vont leurs pas
Sur ce peu de fange où nous sommes.

Je ne suis ni dieu ni démon,
Et tu m’as nommé par mon nom
Quand tu m’as appelé ton frère ;
Où tu vas, j’y serai toujours,
Jusques au dernier de tes jours,
Où j’irai m’asseoir sur ta pierre.

Le ciel m’a confié ton coeur.
Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude.
Je te suivrai sur le chemin ;
Mais je ne puis toucher ta main,
Ami, je suis la Solitude.

-Alfred de Musset-
“La vie est une tragédie pour celui qui sent et une comédie pour celui qui pense.”
La Bruyère.
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Droopy2
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Re: De tout, de rien...

Message par Droopy2 »

Une femme médecin, une infirmière, une psychologue et une violoncelliste. Chercher l’intruse ? Au service de soins palliatifs de l’hôpital Rives-de-Seine, à Puteaux (Hauts-de-Seine), la concertiste Claire Oppert n’en est pas une. Chaque lundi en début d’après-midi, une réunion se déroule en sa présence. « Chambre 62, c’est une dame atteinte de démence qui dort beaucoup. C’est peut-être toi qui nous diras ce qu’il se passe dans sa tête », espère la docteure Ségolène Perruchio, à la tête de l’équipe.
Dans cette unité où l’on tente d’adoucir la fin de vie des patients, qui y séjournent en moyenne une quinzaine de jours, la musicienne quinquagénaire vient dispenser des « séances violoncelle » une demi-journée par semaine, depuis 2017. Elle les a narrées d’une plume délicate dans Le Pansement Schubert (Denoël, 208 pages, 16 euros). Son imposant instrument tenu d’une main, une valisette pleine de partitions tractée de l’autre, Claire Oppert pousse une à une les portes des chambres sans la moindre idée de ce qu’elle y jouera ni de l’accueil qui lui sera réservé.

« Bonjour monsieur. Vous voyez, un violoncelle vient vous rendre visite. Est-ce que cela vous dirait un petit morceau ? » La voix est douce, la robe longue vaporeuse, comme la chevelure. Claire Oppert a l’air de la fée qui dote le nouveau-né de dons musicaux en effleurant de l’archet son berceau. Elle évolue au ralenti, comme pour se mettre au diapason des malades. Dose son jeu, afin que nul son ne les agresse. Adapte son rythme à leur respiration pour la soutenir, pour dialoguer.

Chambre 61, la moustache blanche de Georges, 98 ans, frétille lorsque la musicienne apparaît. Qu’est-ce qui lui ferait plaisir ? « Ce que vous voulez, du moment que c’est beau ! », s’enthousiasme déjà le patient en liquette bleue d’hôpital, calé par un gros oreiller. Va pour un extrait de L’Adagio d’Albinoni, puis de l’Ave Maria de Gounod. La musique emplit la pièce. Les boîtes de médicaments, le pichet en plastique, le fauteuil de faux cuir qu’occupe un fils anxieux, tout s’efface dans l’intensité du moment. Georges, qui se meurt d’un cancer de la thyroïde, savoure. Il ferme les yeux, renverse sa tête sur l’oreiller, pleure et sourit en même temps. Lorsque le silence revient, il joint les mains. « Bravo, c’est majestueux ! Vous exprimez des sentiments, je vous envie. Vous m’avez mis de la joie dans le cœur. Merci, merci, merci. Transmettez cette joie aux autres aussi. »
Déjà fait. Dans l’entrebâillement de la porte, une infirmière écoutait. « Ça les emmène loin de l’hôpital, et nous aussi », dit-elle, souriante. Dans les couloirs, les soignants chantonnent quand Claire Oppert interprète Carmen. « Circulation de joie », décrit, dans son livre, la romantique qui vénère Schubert, Bach, Brahms, Chostakovitch et Rachmaninov mais, pour le plaisir des malades, joue aussi du Brel et du Piaf, du « Cloclo » et du Johnny (« Je suis devenue spécialiste, j’ai le recueil de partitions ! »), des tangos et valses musette, du rap et même du métal.

Longtemps, Claire Oppert a hésité entre musique et soin. Georges, son père, était un drôle de généraliste « à l’âme d’artiste », qui jouait du piano chez ses patients, oubliant parfois de les ausculter. Hélène, sa mère, était une danseuse « à l’âme soignante ». Après une maîtrise de philosophie, la jeune fille « amoureuse depuis l’enfance du violoncelle qui chante d’une voix chaude, ronde, plaintive » étudie durant quatre ans au conservatoire Tchaïkovski de Moscou. « J’y ai connu l’humiliation, la violence, la peur, dit-elle. Comme pédagogue, je me suis construite à rebours. »
« Grâce à la vidéo ou à la musique, le malade ressent moins la douleur existante. Mais il y a encore de grands professeurs d’université qui ne croient pas à tout ça, à l’art-thérapie. » Jean-Marie Gomas, gériatre
En 1996, lors d’un colloque, elle rencontre l’Américain Howard Buten, à la fois clown, écrivain et docteur en psychologie clinique, qui dirige un établissement pour jeunes autistes dans la Seine-Saint-Denis. « Je suis violoncelliste, j’aimerais travailler avec vous », lui propose-t-elle. En tête, elle a les mots d’une femme venue la trouver après son premier concert, à 14 ans : « Si vous aviez été médecin, vous m’auriez guérie… » Et cette intuition : la voix du violoncelle peut « participer à prendre soin », loin de la « jungle » de la musique classique, des concours et des mondanités.
Claire Oppert est donc « naturellement à (sa) place » auprès des jeunes autistes, de 1997 à 2003, y compris lorsque l’un d’eux détruit son violoncelle d’un coup de poing, en pleine cinquième suite de Bach, avant de la regarder pour la première fois dans les yeux. A sa place encore en établissement pour personnes âgées, jusqu’en 2015, où elle expérimente ce qui sera nommé le « pansement Schubert » : grâce à l’andante du Trio numéro 2 du compositeur autrichien, les cris d’une vieille dame atteinte de démence cessent tandis que les infirmières lui nettoient une plaie purulente. A sa place, toujours, en soins palliatifs, après un diplôme d’art-thérapie à la faculté de médecine de Tours.

A l’hôpital parisien Sainte-Périne, où elle se rend une fois par semaine, le docteur Jean-Marie Gomas l’incite à évaluer l’impact de sa pratique intuitive, pour mieux la diffuser. « Il ne s’agissait pas de réinventer l’eau chaude, se souvient-il. En équipant les grands brûlés de casques vidéo lors des pansements, les Américains ont montré depuis trente ans l’intérêt d’une contre-stimulation sensorielle. Grâce à la vidéo ou à la musique, le malade ressent moins la douleur existante. Mais il y a encore de grands professeurs d’université qui ne croient pas à tout ça, à l’art-thérapie. Alors nous avons organisé un travail d’analyse. »

Une étude clinique est menée sur 112 « pansements Schubert », des soins infirmiers douloureux réalisés avec et sans accompagnement au violoncelle. Malgré des difficultés méthodologiques, les résultats, publiés en 2016, démontrent qu’« à antalgie égale douleur et anxiété sont améliorées de 10 % à 50 % lors d’un soin avec musique ». Et que le « pansement Schubert » a « un impact positif sur le ressenti psychologique des soignants pendant des soins complexes avec douleur induite ».
Aux yeux du docteur Perruchio, qui a intégré Claire Oppert dans son équipe pluridisciplinaire de soins palliatifs à Puteaux, « la fin de vie n’est pas qu’une affaire de médecins ». « Nous nous occupons du psychisme, de l’âme, de la spiritualité. Nous cultivons tout ce qui fait vibrer, pour que le patient ne se sente pas trop à l’hôpital. Et, pour les familles, c’est une joie quand leurs proches réagissent à la musique, une forme de communication, un moyen de réaliser qu’ils sont encore là. »

Salariée une demi-journée par semaine grâce à des fonds associatifs, la concertiste et professeure de musique manie les deux langues, désormais, alternant propos poétiques (« La musique vivante fait surgir un élan, convoque le noyau profond du “nous”, inaltéré et rayonnant ») et précisions médicales sur le « détournement de l’influx nerveux de la douleur au profit d’une gratification sensorielle sur le cerveau ». Elle a présenté ses recherches dans plusieurs congrès médicaux internationaux, et donne des cours aux futurs médecins qu’elle fait pleurer en jouant du violoncelle sur un diaporama de paroles de patients.
Récemment, elle s’est lancée dans une nouvelle étude sur la musique lors du dernier souffle du patient. « Quand on est très malade, pour mourir, même si le corps est très abîmé, il faut un lâcher-prise, sait le docteur Gomas. Le malade décède à un moment qu’il choisit, pour épargner ses proches. Difficile d’imaginer que la musique n’ait pas un impact sur ce lâcher-prise… »

Chambre 62, une très vieille dame aux longs cheveux blancs, torturée par la maladie d’Alzheimer et le cancer, s’apaise, sur l’air des Feuilles mortes. Souffle ralenti, elle s’endort. Claire Oppert s’esquive. Immédiatement elle note, pour transmission à ses collègues, l’effet de la composition de Joseph Kosma sur la patiente. Un antalgique puissant.

Pascale Krémer
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Ru ha Du
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Message par Ru ha Du »

Tous des tocards, tous des faux-culs
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ArtiShow
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Re: De tout, de rien...

Message par ArtiShow »

Tabernak, kesse ispasse-t-il avec la belle Maripier Morin ???
C'est l’déclin de l’Empire Canadien, ou quoi ?
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Re: De tout, de rien...

Message par Le Pinardier »

Je crois que l'endroit est parfait pour publier cet article sur les vertus ostentatoires, virtue signalling* en anglais, à l'ère des réseaux sociaux :

https://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/4052639W/-virtue-signalling-les-reseaux-sociaux-en-font-encore-trop.html

*pour ceux qui ne liront pas l'article, ça veut dire grandeur d'âme excessive et nombriliste :keru3:
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Droopy2
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Re: De tout, de rien...

Message par Droopy2 »

Après avoir un peu trop parcouru certains sujets du forum...

Image
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Le Pinardier
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Re: De tout, de rien...

Message par Le Pinardier »

Impossible de voir tes images depuis quelques jours, il n'y a que le mot "image" qui apparaît.
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Droopy2
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Re: De tout, de rien...

Message par Droopy2 »

Bizarre, je les vois.
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Droopy2
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Re: De tout, de rien...

Message par Droopy2 »

Aujourd'hui, j'ai 60 ans et demi, un demiversaire somme toute. Un conseil : me le souhaiter à demi-mot, avec une moitié de gâteau et un mi-cadeau. Comme dans la vie, je suis au mieux à moitié satisfait, je ne saurais être déçu
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Re: De tout, de rien...

Message par Le Pinardier »

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Droopy2
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Re: De tout, de rien...

Message par Droopy2 »

C’est pour tout le monde pareil?
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fancasmor
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Re: De tout, de rien...

Message par fancasmor »

non moi je vois bien les photos.
Ça ne sert a rien d'être gentil avec les gens, de toute façon ils vont mourir.
Je me souviendrai longtemps du jour de ma mort.
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Tryphon
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Re: De tout, de rien...

Message par Tryphon »

Photos bien visibles. Une chose est désormais certaine : quand Droopy poste, Le Pinardier se voile la face.
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Le Pinardier
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Re: De tout, de rien...

Message par Le Pinardier »

J'avais eu la même chose avec Fancasmor et Trec'H (peut être quelqu'un d'autre) sur d'autres sujets.

Ils avaient gentiment utiliser un autre site d'hébergement d'image comme celui ci par exemple https://www.casimages.com/
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kreposuk
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Re: De tout, de rien...

Message par kreposuk »

Image OK pour moi no problem
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