Le Rassemblement national
Le parti lui-même a été condamné en 2020 pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire du financement des campagnes 2012 (condamnation définitive, confirmée en appel en 2023 et par la Cour de cassation en 2024).
Marine Le Pen
Députée du Pas-de-Calais
La députée du Pas-de-Calais a été condamnée pour diffamation à deux reprises : en 2011 (en appel) pour des propos tenus à l’encontre d’un ancien cadre du FN, et en septembre 2024 (en appel) pour des propos à l’encontre de l’association d’aide aux migrants, la Cimade.
Louis Aliot
Maire de Perpignan
Premier vice-président du RN et maire de Perpignan, Louis Aliot a été condamné pour diffamation (en appel) en 2011, dans la même affaire que Marine Le Pen. Il a ensuite été le candidat investi par le RN lors des élections européennes de 2014, des élections législatives de 2017 et pour les élections municipales de 2014 et 2020 à Perpignan.
Annie Bell-Jaccoud
Candidate pour les législatives 2024 en Mayenne
Investie aux dernières législatives, en Mayenne, la candidate RN brouille les pistes. En tout cas, elle ne se présente plus comme dans le passé sous le nom de son défunt mari, Jaccoud. Une identité qui la ramène à un certain article de Ouest-France publié en 1995. On y apprend qu’une certaine Mme Jaccoud (alias Annie Bell) avait réalisé une prise d’otage dans la mairie d’Ernée à l’aide d’une carabine dissimulée sous son manteau. Un coup de feu avait été tiré mais s’était heureusement logé dans l’huisserie d’une fenêtre. La cause de cette prise d’otage ? Son entreprise de maroquinerie avait fait faillite et son couple croulait sous les dettes. Au moment de la prise d’otage, elle était déjà au FN. Contacté, le RN Mayenne n’avait pas répondu à nos questions à propos de celle qui exerce la fonction de trésorière en son sein.
Bruno Bilde
Député du Pas-de-Calais
Le député du Pas-de-Calais, conseiller municipal d’Hénin-Beaumont et ancien conseiller spécial de Marine Le Pen, a été condamné pour diffamation en 2017 pour avoir proféré, dans le journal de la ville, ce qui était perçu comme des accusations de favoritisme visant la fille d’un ancien maire socialiste. Cette condamnation, confirmée en appel (2018) et devant la Cour de cassation (2019), est définitive.
Frédéric Boccaletti
Député du Var
En 2000, alors secrétaire adjoint du MNR de Bruno Mégret, Frédéric Boccaletti a été condamné à un an de prison dont six mois ferme pour « violence en réunion avec arme » à la suite d’une altercation avec un groupe de jeunes lors d’un collage d’affiches nocturne. Les deux parties s’était respectivement traitées de « sales Nègres » et de « sales fachos », selon le récit de l’audience dans Le Monde. Questionné sur cette affaire par Mediapart en 2022, le député avait répondu : « Il n’y a jamais eu de blessés. Il y a une erreur, j’ai payé pour ça. 22 ans après, on peut peut-être laisser ça de côté. » Il avait purgé quatre mois et demi à la prison de Toulon.
À l’époque, ce passage par la case prison n’a pas freiné son parcours politique. Dès l’année suivante, il a été investi candidat aux municipales de Six-Fours-les-Plages (en sixième position sur la liste FN). En 2009, il a réintégré officiellement le Front national, en 2010 il a pris la direction de la campagne de Jean-Marie Le Pen aux élections régionales, puis celle de sa petite-fille Marion Maréchal en 2015. Pendant plus de vingt ans, il a enchaîné les campagnes électorales (municipales, départementales, régionales et législatives). Élu puis réélu conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 2010, il est devenu successivement secrétaire général puis président du groupe FN au conseil régional. En juin 2022, il a été élu député sous les couleurs du RN, et réélu aux dernières législatives.
Gilles Bourdouleix
Candidat pour les législatives 2024 dans le Maine-et-Loire
Investi par la liste d’union Ciotti-RN aux dernières législatives, dans le Maine-et-Loire, le maire et député de Cholet a été condamné en 2022 pour outrages à l’encontre de quatre fonctionnaires de l’inspection du travail et de l’Urssaf au cours d’un contrôle ; mais aussi pour des injures publiques proférées à l’encontre du journal Ouest-France (il a saisi la Cour européenne des droits de l’homme), et en septembre 2024 pour prise illégale d’intérêts.
Poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité pour avoir déclaré, en 2013, à propos de gens du voyage installés sur un site de sa commune, qu’« Hitler n’en a peut-être pas tué assez », sa condamnation a finalement été annulée en 2015 par la Cour de cassation, qui a estimé que l’élu n’avait pas souhaité rendre publics ces propos.
Grégoire de Fournas
Député sortant de Gironde
En 2012, Grégoire de Fournas est condamné à une amende pour dégradation d’une fresque municipale, après une action du Bloc identitaire Aquitaine, dont il était un cadre. Il a par la suite été investi par le RN pour les élections législatives de 2022, qu’il a remportées, et de 2024, lors desquelles il a perdu son siège de député. N’ayant pas fait appel à l’époque, sa condamnation est définitive. Interrogé par Le Monde, l’entourage de Jordan Bardella avait à l’époque déclaré : « Il a fait de l’agit-prop quand il était jeune et a quitté ça pour faire de la politique sérieuse en adhérant au RN. Il ne l’a jamais caché, c’est totalement un non-sujet pour nous. »
Catherine Griset
Députée européenne
Proche de Marine Le Pen dont elle a été l’assistante parlementaire (le parquet a requis contre elle 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires du RN), l’eurodéputée a été condamnée en 2006 par le tribunal correctionnel d’Annecy pour travail dissimulé et entrave à l’exercice des fonctions d’un inspecteur du travail.
Florent de Kersauson
Conseiller régional de Bretagne
Conseiller régional RN de Bretagne depuis 2021 et candidat aux dernières législatives dans le Morbihan, Florent de Kersauson a été condamné en février 2024 par la cour d’appel de Rennes pour abus de pouvoir et abus de biens sociaux. Le 12 juin, il devait aussi être jugé pour abus de confiance, faux et usage de faux, abus de pouvoir et abus de biens sociaux : absent à l’audience (qui a été renvoyée) pour raisons de santé, cela ne l’avait pas empêché d’être investi le jour-même pour les législatives.
Il est accusé d’avoir utilisé l’argent du fonds d’investissement qu’il présidait, Nestadio Capital, pour renflouer d’autres sociétés ou y investir, au lieu de verser des dividendes aux souscripteurs. Le fonds a été liquidé fin 2021. L’argent s’est évaporé, et les créances se montent aujourd’hui à 2,4 millions d’euros, selon l’une des parties au dossier. Dans leur arrêt, en février, les magistrats ont pointé « la particulière mauvaise foi » de Florent de Kersauson et la « malice dont il a fait preuve pour dissimuler ses malversations ». L’élu s’est pourvu en cassation.
Olivier Monteil
Conseiller régional d’Occitanie
À la tête du RN dans les Hautes-Pyrénées, conseiller régional d’Occitanie et investi aux dernières législatives, Olivier Monteil avait publié en 2016 sur son profil Facebook une note d’information interne du commissariat de Lourdes contenant les adresses de sites accueillant des réfugiés, pour dénoncer la présence de « 250 “migrants” logés, nourris et soignés gratuitement, et même payés aux frais du contribuable ». Il a été condamné en 2018 pour recel de bien provenant de la violation du secret professionnel.
Wallerand de Saint-Just
Conseiller régional d’Île-de-France
Conseiller régional d’Île-de-France et ancien trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just a été définitivement condamné pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire du financement des campagnes 2012 et condamné en 2021 pour diffamation envers Xavier Niel.
Si cela continue avec ces styles de "surprise" à l'est de l'Europe, le débat sur le fait de revenir sur un nombre de pays plus resserrés au niveau de de l'Europe va revoir le jour.
En plus de la sécurité et d'une forme d'unicité de pensée démocratique, il y a tellement de différences de garanties minimum de salaire, couvertures sociales & allocations solidaires diverses, qu'une concurrence déloyale (coût de la main d'oeuvre) et pénalisante pour le monde du travail à l'ouest s'est installé et lorsqu'on voit ce que donne l'Europe à ces pays-là...
Modifié en dernier par clark le 25 nov. 2024 09:50, modifié 1 fois.
Un tatouage Popeye sur le sexe ne coûte pas très cher, et peut complètement changer l'ambiance d'une autopsie.
Et nous n'avons pas une base avec une palanquée de moyens militaires (dont des Rafales) qui sont sensés protéger la frontière roumaine, la Moldavie et la porosité avec le sud de l'Ukraine ?
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JORDAN BARDELLA
A Sète et à Beaucaire, avec les fans de Jordan Bardella : « Regarde, on dirait un influenceur »
Que ce soit dans l’Hérault ou dans le Gard, le président du Rassemblement national, venu dédicacer son livre, suscite l’engouement, en particulier celui des jeunes. Ses partisans, persuadés qu’il peut répondre à leurs préoccupations en matière d’immigration, de sécurité ou encore de pouvoir d’achat, veulent croire qu’il contribue à moderniser le parti fondé par Jean-Marie Le Pen.
Paulette Brucale frissonne dans son manteau bleu mais ne se plaint pas. Arrivée en avance, elle patiente dans la longue queue qui s’est formée devant le café Le Saint-Louis où Jordan Bardella est attendu, vendredi 22 novembre en début de soirée, pour une séance de dédicace, à Sète, dans l’Hérault. La retraitée de 87 ans tient le livre du président du Rassemblement national (RN), Ce que je cherche (Fayard, 324 pages, 22,90 euros), serré contre elle, dans un sac en plastique. « Un gars calme et rassurant, qui sait où il va », commente cette ancienne gardienne dans un centre commercial qui, avec son mari maçon, a élevé dix enfants, ce qui lui a valu une médaille de la famille française. « Le RN est le seul parti capable de nous défendre », poursuit Paulette Brucale.
Elle est veuve depuis près de quarante ans, touche 1 000 euros de retraite, aimerait « avoir un peu plus pour vivre ». Un « vrai changement sur la sécurité », aussi, et « plus de médecins », parce qu’« on a le temps d’être mort dix fois avant d’être soigné ». La retraitée vit à Mireval, 300 habitants, un « petit patelin » des environs qu’elle dit avoir vu changer : « Avant, il n’y avait que des Français, aujourd’hui, on croise de plus en plus d’Arabes voilées… »
Son fils Didier, poissonnier dans un supermarché, l’a accompagnée. Ses nombreux frères et sœurs ont quitté Sète : l’un vend des légumes en Bourgogne, un autre a été maçon dans l’Aveyron, un autre encore a tenté sa chance au Canada, où il est bûcheron. Ils ne se voient qu’une fois par an, par visio. Lui, le « numéro sept », est resté avec Paulette. Il acquiesce quand sa mère réclame une « immigration zéro », évoquant ces « voitures chameaux » qui, chaque été, partent vers l’Algérie ou le Maroc, les toits saturés de valises et de paquets. « Ils pleurent mais ils ont plus d’aides que nous… », cingle le poissonnier.
Née en 1938, Paulette se souvient du « bruit de bottes » des Allemands : « Ils les ciraient avec du beurre, alors qu’on manquait de tout. » Son père douanier, qui l’a élevée durement, était secrétaire du Parti communiste français (PCF), à la section de Sète. Comme lui, elle a d’abord voté pour le PCF, avant de choisir le Front national (FN, l’ancien nom du RN), parce que la gauche – des « rigolos ! » – a abandonné « les ouvriers et les personnes âgées ». En 1981, elle votait déjà pour Jean-Marie Le Pen. Et attend patiemment, depuis, la victoire de son parti. Encore une fois, celle-ci s’est dérobée, aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet. « Il y a eu de la triche », accuse-t-elle, sans expliquer où, quand, encore moins comment. « Deux partis seulement, ce serait bien, et non pas cinquante, tous unis contre un », ajoute son fils, furieux contre le front républicain. « Ce n’est pas ça, la démocratie ! »
« Avec lui, on s’est réveillés »
Soudain, une onde, des cris : « il » arrive, « Jordan », qui fend la petite foule d’un pas athlétique, la dépassant d’une tête, col roulé noir et sourire mécanique. Plusieurs centaines de téléphones portables se dressent en même temps. Le président du RN se glisse à l’intérieur du café et commence à signer les ouvrages (environ 150 par heure), sous la protection d’un imposant service de sécurité. Depuis la sortie de son livre, le 9 novembre, il enchaîne les signatures dans des « zones de force » ou de « conquête » du parti : Tonneins (Lot-et-Garonne), Perpignan, Beaucaire (Gard), Marseille, et bientôt Strasbourg (le 27 novembre)… A Sète, 800 personnes attendent le long des quais, dans le froid et la nuit. Réélu le 30 juin dès le premier tour, le député RN de la 7e circonscription de l’Hérault, Aurélien Lopez-Liguori, issu d’une famille de pêcheurs et de pieds-noirs, a fait préparer 30 litres de vin chaud : pas assez. « Il y a une ferveur », observe la mère du député, Carole Liguori, qui loue le discours « simple et sensé » de Bardella.
Emmitouflé dans une doudoune bleue, Cédric (il n’a pas souhaité donner son nom, comme toutes les personnes citées par leur prénom) attend son tour. Ce commerçant de 50 ans était un cadre local de l’UMP (l’ancien nom du parti Les Républicains) à Sète mais il a été déçu par l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy (2007-2012), qui a « baissé les bras sur la sécurité et les impôts » après la crise financière de 2008. Son successeur, François Hollande (2012-2017), lui, « n’a rien fait » : « Il devrait avoir honte de revenir. » Il n’aime pas non plus Emmanuel Macron, un « théâtral » qui « a dressé les Français les uns contre les autres » et les a « méprisés ». Impatient qu’« on en finisse le plus tôt possible », il plaide pour une censure du gouvernement de Michel Barnier, qui n’a pris en compte aucune proposition du RN sur le budget, déplore-t-il.
En revanche, le quinquagénaire garde une « estime » pour Jacques Chirac, qui avait une « prestance » et tenait ses « promesses », avance-t-il, sans pouvoir en citer une en particulier. Peut-être est-il simplement nostalgique de ces « bonnes années », parce qu’elles appartiennent au passé, convient-il. « Il n’y avait pas les problèmes qu’on connaît aujourd’hui. Depuis Sarkozy, rien ne va plus », résume-t-il, désolé de voir que « la voix de la France s’est abaissée ».
Depuis 2012, Cédric vote pour le RN. Il se défend aussitôt d’être « raciste ». Sa compagne est turque et certains de ses employés, marocains : il les « protège » et les « aide à s’intégrer ». Pour lui, le passé trouble du parti de Jean-Marie Le Pen, avec son lot d’outrances et de condamnations, serait « levé ». « C’est la gauche qui entretient cette idée fausse, affirme-t-il. Aujourd’hui, le RN, c’est la droite. » Le commerçant assure que Bardella et sa « jeunesse » dynamisent le parti. Il n’a jamais vu autant de jeunes mobilisés. « Avec lui, on s’est réveillés ! », confirme son fils Corentin, 17 ans, qui veut faire Sciences Po pour « changer le monde ».
« On veut juste une photo »
Très nombreux, comme les femmes, dans la file d’attente, les jeunes s’échangent les vidéos prises à l’arrivée de « Jordan ». « Regarde, on dirait un influenceur », lance Matia à Yassine. Les deux lycéens « à Joliot-Curie » voulaient acheter le livre, en rupture dans la plupart des librairies de la région. Leurs amis du lycée qui l’ont trouvé l’ont payé avec le Pass culture d’Emmanuel Macron. Matia suit le député européen sur les réseaux sociaux, où il a su « se fabriquer une belle image, séduisante pour les jeunes », observe-t-il. Même s’il voit bien qu’il ne dit que des choses « superficielles » pour ne pas avoir à dévoiler son jeu : « Il ne faut pas se mentir, le RN, c’est aussi des idées sombres », concède l’adolescent, rappelant que le parti de Jean-Marie Le Pen a été fondé par des « ex-nazis » et des « racistes ».
Les garçons jettent un œil de l’autre côté du canal Royal, où une cinquantaine de militants de gauche crient des slogans – « F comme fasciste, N comme nazi » – en agitant des drapeaux rouges. « Ma mère est là-bas », rigole Matia. Pour la convaincre de le laisser venir voir Bardella, il a dit qu’il irait en « infiltré ». Son père, éclairagiste dans la culture, lui a glissé : « C’est ça, va taper du facho ! » Mais depuis que l’adolescent est arrivé devant le café Le Saint-Louis, son père l’a déjà appelé trois fois pour lui demander de rentrer. Il sursaute en voyant sa mère traverser rapidement le pont et fondre sur lui. La comédienne de 47 ans s’est inquiétée en voyant son fils parler à des journalistes : « Tu es tellement dans la provoc, parfois… ! »
– On veut juste une photo, plaide Yassine, élevé par une mère corse et un père marocain.
– Ça vous apporte quoi ? C’est parce que c’est un mec connu ?, interroge Leslie Sévenier. Mais c’est pas ça, la politique ! Et toi, Yassine, tu portes une responsabilité. On va dire : “Les Arabes soutiennent…”, fais gaffe. »
Les ados rigolent, un peu gênés. « C’est l’extrême droite…, rappelle la mère de Matia.
– Et LFI [La France insoumise], c’est pas les extrêmes, aussi ? », rétorque son fils.
Leslie hésite. « Tu peux traiter les “insoumis” d’extrémistes, mais ils portent une vision humaniste. Le RN est favorable à la préférence nationale, je te rappelle !
– Un étranger qui se comporte bien, il peut rester, Bardella l’a dit, argumente Matia. En revanche, un étranger qui se comporte mal, il rentre chez lui. Moi, ça me va.
– Je suis d’accord, renchérit Yassine. Si les étrangers viennent pour violer la mentalité et la réputation de la France, dehors !
– Ça s’appelle la double peine, c’est injuste ! », insiste Leslie.
Elle soupire : « J’espère que ça vous passera… »
« On est en train de perdre notre identité »
Dans la queue, personne n’oppose Jordan Bardella à Marine Le Pen : « C’est le duo qui nous mènera à la victoire », lance Sandrine Gaudimier, 56 ans, esthéticienne au Cap d’Agde, qui regrette que celle-ci ait encore une fois échappé au RN, le 7 juillet. « Au second tour des législatives, on a fait peur aux Français, concède-t-elle. Mais ça fait quarante ans que la même politique est appliquée ! Pourquoi ne pas essayer quelque chose qu’on n’a jamais essayé, plutôt que de râler ? » Le profil baroque et l’inexpérience de certains candidats du RN ne la font pas douter : « C’étaient des gens du peuple, pas des énarques. »
Contrairement aux autres politiques, elle assure que Bardella connaît « la réalité de la vie des gens qui n’arrivent pas à tenir le mois ». Elle-même ne part plus en vacances depuis quatre ans. « Et pourtant, on pensait être dans la France du milieu… Je ne sais pas comment font les gens du dessous ! » Comme la plupart de ceux qui sont là, elle se désole que la France, « jadis une grande puissance », soit sur le « déclin ». Sur le plan économique, avec une dette abyssale et une agriculture « en train de crever, alors que c’est l’une des forces de notre nation ». Sur le plan culturel, aussi : « Dans le calendrier, les saints ont disparu, on ne dit plus “Noël”, on dit “fête de fin d’année”, on n’a plus le droit de faire des crèches… Je ne suis pas pratiquante, mais le catholicisme, c’est notre culture. »
Sandrine résume : « En fait, on est en train de perdre notre identité. » Elle a suivi son ex-mari, caporal-chef dans l’armée, à l’étranger, observe que « dans n’importe quel pays du monde, les étrangers respectent les lois et les coutumes, car ils ne sont pas chez eux, alors pourquoi pas en France ? ». Elle se méfie de l’islam « qui ne respecte pas les droits de femmes » et veut « conquérir le monde ». Sandrine dit que, avant, elle se faisait discrète (« J’ai un commerce »), mais que, à présent, elle veut « militer à fond ». « Ça ne fait que monter », se félicite-t-elle, pour expliquer que ses idées progressent.
Mêmes mots, mêmes constats, le lendemain, à Beaucaire (Gard), qui a voté à près de 64 % pour le candidat du RN, au second tour des législatives, le 7 juillet. Samedi 23 novembre, Bardella s’est installé au pied des remparts de l’ancien château fort pour une nouvelle séance de dédicace. Là encore, file de lecteurs interminable et froid glacial. Trois étudiantes, Maë, Djenny et Madeline, qui vivent en périphérie d’Avignon, expliquent qu’elles votent RN, « à cause de l’insécurité ». Elles racontent qu’elles ne peuvent pas sortir seules le soir, à Avignon, c’est « trop dangereux ». En mai, une jeune fille de 17 ans a été violée aux abords de la gare routière, qu’elles fréquentent tous les jours pour prendre le bus.
« On descendra dans la rue »
Les trois amies ont suivi la campagne de Donald Trump, élu président des Etats-Unis début novembre, qui « fait passer l’Amérique en premier, et il a raison », même si elles n’approuvent pas la remise en question de certains droits des femmes. « En France aussi, on devrait aider les Français avant tout, et les autres ensuite, si on le peut », avance Djenny, étudiante en master de psychanalyse, qui pense à sa mère viticultrice, à qui il reste 800 euros quand elle a payé ses factures. « Elle n’est pas considérée », regrette-t-elle.
Alain, 60 ans, se réjouit d’écouter ces jeunes « patriotes », avec lesquelles il vient de sympathiser. Lui connaît déjà « Jordan », qu’il a vu arriver comme jeune militant prometteur en Seine-Saint-Denis, où il vivait avant de prendre sa retraite dans le Sud. Il raconte qu’il a dû mettre ses enfants « dans le privé, pour ne pas qu’ils se fassent racketter », refuser à son fils une inscription au foot car « il aurait été le seul Blanc » et se serait fait « discriminer ». « En Seine-Saint-Denis, les petits Blancs ne peuvent plus jouer au foot ! », répète Alain, qui en veut aux élus de gauche d’avoir « lâché les ouvriers au profit des “islamos”, pour se faire réélire grâce au communautarisme ».
Comme la totalité des lecteurs de Jordan Bardella, à Sète ou à Beaucaire, Alain se dit ulcéré par le réquisitoire prononcé à l’encontre de Marine Le Pen, accusée de détournement de fonds européens, dans un procès – celui des assistants parlementaires du FN – vu comme « politique » et fait pour « l’empêcher » de se présenter à l’élection présidentielle. « Si les juges la condamnent à une peine d’inéligibilité pour 2027, on n’en restera pas là. Cette fois, on descendra dans la rue… »
Un peu plus tôt, Jordan Bardella s’est adressé aux militants sur la place de la mairie, bordée de platanes et de maisons ocre. Il a regretté que la dissolution ait « un peu écrasé le bonheur du résultat du RN aux européennes [du 9 juin] » (31,37 % des suffrages, soit 8 points de plus qu’en 2019), mais promis que « les plus belles victoires » étaient « devant ». Une quinzaine d’opposants au RN chantent en guise de résistance. « Les derniers gauchos de Beaucaire », rigole un cadre du RN. La veille, à Sète, la contre-manifestation a rendu les armes, alors que la signature battait son plein. Ils n’étaient plus qu’une poignée, et se sont dispersés. « On a gagné ! », a hurlé un sympathisant du RN, en les voyant partir. Même Leslie n’a pas réussi à entraîner son fils de l’autre côté du canal.
Solenn de Royer
Beaucaire [Gard], Sète [Hérault], envoyée spéciale
« Si je bois, c’est pour rendre les autres intéressants. »
W.C. Fields.
" C’est relativement clair, en fait : le RN protège les intérêts du capital, le RN vote pour rassurer le capital. En mode « ne vous inquiétez surtout pas, quand on arrivera au pouvoir, ce n’est pas à vous qu’on fera les poches. » On ne s’attaquera pas aux assistés d’en haut qui confisquent toutes les richesses et qui détruisent la planète, mais aux travailleurs.
Une arnaque sociale, et démocratique, au vu de ce qu’ils font croire à leurs électeurs…
Le RN a en effet voté contre l’indexation des salaires sur l’inflation (20/7/2022, à l’Assemblée)… contre l’avis de 90 % des sympathisants RN (enquête Elabe pour BFM Business).
Le RN a voté contre la hausse du SMIC (20/7/2022)… contre l’avis de 84 % de ses sympathisants (enquête Elabe).
Le RN a voté contre le retour de l’ISF (25/10/2024)… contre l’avis de 87 % des sympathisants RN (enquête Elabe).
Le RN est désormais contre la retraite à 60 ans, en raison de son alignement sur les exigences d’austérité de Bruxelles, en raison des « 600 milliards de dette » (Marine Le Pen, le 1/2/23, France Info)… contre l’avis de 83 % de ses sympathisants (enquête Elabe).
Le Pen s’est prononcé contre le blocage des prix : « si vous baissez le prix et que celui qui vend le pétrole ne rentre pas dans ses frais, il va aller le vendre ailleurs ! » (le 4/4/22, sur BFM TV)… contre l’avis de 82 % de ses sympathisants (enquête Elabe).
Le Pen s’abstient quand est proposé l’écart maximum de 1 à 20 entre les salaires d’une même entreprise (le 26/7/22, à l’Assemblée)… contre l’avis de 63 % de ses sympathisants (enquête Elabe).
Le Pen est absente (le 5/10/22 à l’Assemblée nationale), quand il s’agit de contrôler les aides publiques aux grandes entreprises et leur réorientation vers les TPE-PME… contre l’avis de 91 % de ses sympathisants (enquête Elabe).
Le RN vote contre la hausse de 8 milliards d’euros d’impôts sur les grandes entreprises (25/10/24)… contre l’avis de 81 % des Français (enquête Odoxa).
Le groupe RN de Jordan Bardella au Parlement européen vote pour l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande (le 22/11/23)… alors que 69 % des sympathisants RN se prononcent contre les accords de libre échange (source : Odoxa-Backbone Consulting).
Allez, un dernier pour la route, il y en a tellement : Jordan Bardella vote contre la régulation des méga yachts et des jets privés (le 5/10/22 au Parlement européen)… alors que 92 % des Français sont favorables à ce qu’on les taxe (source enquête Harris). "
Pour une fois ce gros crétin et traitre d'Olivier Faure pense correctement : Plus Mélechon crie, moins on l'entend, et il fait le jeu des radicaux de l'extrême-droite.
Il commence à bien sabrer Mélenchon et vu ses accointances & sa servilité, cela veut sans doute dire beaucoup ...
Présidentielle: un sondage donne Le Pen à 38% au premier tour en cas de vote dimanche, un record La présidente des députés du Rassemblement national (RN) récolterait 38% des intentions de vote face à Gabriel Attal comme candidat du centre, selon un sondage Ifop publié ce mercredi 11 décembre. L'écart serait moins important face à Édouard Philippe.
Un soutien à la motion de censure loin de la pénaliser, bien au contraire. Une semaine pile après le renversement de Michel Barnier, un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro magazine place Marine Le Pen largement en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle si elle avait lieu dimanche prochain.
Elle remporterait ainsi 38% des suffrages des personnes interrogées contre 20% pour Gabriel Attal s'il représentait le camp macroniste. Jamais la présidente des députés RN n'avait été testée aussi haut dans un sondage.
Édouard Philippe moins facile à battre que Gabriel Attal
L'écart serait moins important face à Édouard Philippe qui a déjà fait acte de candidature pour 2027. La présidente des députés RN récolterait 36% des voix contre 25% pour l'ex Premier ministre.
La dernière vague de ce sondage, effectuée en septembre dernier, plaçait Marine Le Pen à 36% des suffrages. À gauche, Jean-Luc Mélenchon reste largement devant avec 12% des intentions de vote au premier tour parmi les personnes interrogées contre 5% pour le socialiste Olivier Faure.
De quoi largement réjouir les députés du Rassemblement national alors qu'Emmanuel Macron peine à sortir de la crise politique. Ce chiffre montre aussi que loin d'être pénalisée par le fait d'avoir été exclue des consultations pour trouver un nouveau Premier ministre, Marine Le Pen apparaît plus que jamais comme un recours sérieux face au bloc central.
Si ces chiffres montrent clairement une dynamique en faveur du Rassemblement national, ils restent à prendre avec des pincettes.
Dissolution l'été prochain, coalition entre la gauche et la macronie, nouvelle motion de censure qui viserait le prochain Premier ministre comme l'a déjà laissé entendre Marine Le Pen, éventuelle démission d'Emmanuel Macron qui a jusqu'ici toujours balayé cette hypothèse... Les prochains mois devraient être placés sous le sceau de l'inconnu sur la scène politique.
Marine Le Pen pourrait également être déclarée inéligible de façon immédiate le 31 mars prochain, à l'issue de son procès sur les assistants d'eurodéputés. Dans ce cas Jordan Bardella récolterait 34% des voix dans le sondage Ifop. https://www.bfmtv.com/politique/front-n ... xtor=AL-68