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Je ne connais pas ces gens mais le nom ne me donne pas envie de connaîtreToutefois on les pas entendu depuis le 7 octobre.
Donc je ne vois pas la raison des attaques en Cisjordanie.

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Je ne connais pas ces gens mais le nom ne me donne pas envie de connaîtreVu d’Ukraine. En appelant Poutine, Trump a jeté “l’étendard du monde occidental à terre”
Les médias ukrainiens peinent à digérer les déclarations de Donald Trump sur de prochains pourparlers avec son homologue russe sans y incorporer Kiev. Si certains tentent de rester optimistes, d’autres appellent à se défaire de la tutelle de Washington.
“Trump, Kellogg, Poutine… il manque juste l’Ukraine”, titre le site d’information Glavkom d’un ton amer. “Il semble que des négociations en coulisses soient en cours, sans l’Ukraine et sans objectif ni plan clair concernant les conditions pour mettre fin au conflit, déplore le site. Le président Trump a […] annoncé des négociations séparées avec la Russie.”
Après l’appel téléphonique du 12 février entre le président américain et son homologue russe, la presse ukrainienne est amère. Si certains observateurs ukrainiens n’ont jamais caché leur méfiance vis-à-vis du président américain, d’autres ont voulu y croire jusqu’au bout. Comme le journaliste et homme politique Mykola Kniajytsky, qui, dans un texte repris par Glavkom, parlait encore le 11 février, au sujet de futures négociations, de “tendances positives qui permettent avec prudence d’espérer”.
Selon lui, Donald Trump rêverait du prix Nobel de la paix, à l’instar de son prédécesseur “Theodore Roosevelt, qui avait réussi à arrêter la guerre entre la Russie et le Japon, ce qui lui avait valu le prix Nobel”. Kniajytsky, confiant, ajoutait que Trump “n’accepterait pas la capitulation devant l’agresseur” pour prix de sa récompense.
Dans le quotidien Vysoky Zamok, l’éditorialiste Vadym Denyssenko, lui, affirme qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions sur ces pourparlers :
“À partir d’aujourd’hui, il faut attendre encore trois mois pour entrevoir si ce premier round de négociations aura eu un résultat.”
“Déjà, s’emporte-t-il, des dizaines d’experts parlent de trahison en invoquant comme unique argument le fait que la discussion de Trump avec Poutine a duré plus longtemps que celle qu’il a eue avec Zelensky.” “Malheureusement, insiste-t-il, on va maintenant assister à une vague massive de rumeurs et d’insinuations.”
L’Amérique quitte la scène
D’autres commentateurs sont eux ulcérés par les agissements de Trump, au point d’inviter l’Europe à rester soudée et à se débrouiller par elle-même face à la Russie. Sur le site d’information Obozrevatel, le journaliste Petro Chouklinov condamne : “Les États-Unis se retirent de la scène internationale. La destruction de l’USAID signifie que la Chine et la Russie peuvent s’engouffrer dans l’espace ainsi libéré dans le monde entier. […] L’équipe Trump-Musk a sciemment franchi cette étape en en comprenant les conséquences.”
Il ajoute que “l’Amérique ne veut plus influencer le monde ; elle ne voit plus la nécessité de répandre la démocratie et de lutter contre l’influence d’autres pays, notamment en Europe”. Chouklinov s’inquiète :
“Le départ des États-Unis de la scène mondiale va avoir des conséquences terribles sur le monde entier. La tyrannie va accroître son influence. Les ténèbres nous menacent tous. […] Que l’Amérique régresse. On ne peut rien y faire.”
“L’étendard du monde occidental est à terre”, lance-t-il ensuite, avant de prophétiser : “C’est à la nation la plus libre d’Europe de le relever. Un peuple qui se bat depuis des siècles pour la démocratie et la liberté. Des gens qui ont donné leur vie, et continuent à la donner, pour la liberté.”
L’Ukraine et l’Europe “ont subi un choc qui devrait les pousser à agir”. C’est l’occasion de “s’emparer du leadership et de devenir la nouvelle place forte de la démocratie et de la liberté, de faire de Kiev le centre du monde occidental”. Et il conclut : “Nous ne pouvons pas sauver nos amis outre-Atlantique. Mais nous sommes l’Europe. Le continent le plus fort et le plus riche de la planète, c’est vraiment à nous de reprendre le flambeau délaissé par nos partenaires.”
Courrier international
Faudrais déjà qu'il arrive à les trouver
ÉTATS-UNIS
« Croyons les anarcho-capitalistes américains lorsqu’ils annoncent vouloir se débarrasser de la démocratie »
Les oligarques libertariens de la Silicon Valley soutenant Trump rêvent de territoires affranchis de taxes, de réglementations, de redistribution et de solidarité, explique Marie Charrel, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Tout un symbole. La Bourse de Chicago, vénérable institution fondée en 1882, aujourd’hui filiale de la New York Stock Exchange, va déménager pour Dallas, au Texas, a-t-elle annoncé mercredi 12 février. Motif : le Texas est la nouvelle « place to be » (« l’endroit où il faut être ») des affaires. Depuis dix ans, plus de 300 entreprises y ont transféré leurs sièges, dont Chevron, Oracle, Toyota Motor, Hewlett-Packard Enterprise et Tesla, l’entreprise d’Elon Musk. « Nous allons devenir la capitale financière de l’Amérique », vante Greg Abbott, le gouverneur du Texas.
Les fleurons de la Silicon Valley faisant leurs valises pour the Lone Star State (« l’Etat de l’étoile solitaire ») évoquent l’abondance de la main-d’œuvre qualifiée à Austin ou Dallas, l’immobilier moins cher, mais aussi – et surtout – la faible fiscalité pour les entreprises, doublée d’un environnement réglementaire ultraléger. Il y est ainsi interdit d’imposer les revenus des individus – le Texas l’a même gravé dans sa Constitution.
Cet Etat incarne le rêve de Donald Trump et des anarcho-capitalistes qui l’entourent, tels que Peter Thiel, le milliardaire cofondateur de PayPal, Elon Musk et les autres oligarques de la tech. A savoir, un territoire où l’on s’affranchit des lois, des taxes, des réglementations environnementales, du code de la construction et du droit du travail. Un éden du business où tout est transaction.
A y regarder de près, de tels espaces sont déjà nombreux. L’historien canadien Quinn Slobodian les décrit dans son ouvrage Le Capitalisme de l’apocalypse ou le rêve d’un monde sans démocratie (Seuil, 368 pages, 25,50 euros). Depuis cinquante ans, ils se multiplient partout sur la planète. Il s’agit du Hongkong des années 1980, île probusiness dirigée par de puissants conglomérats familiaux, de Dubaï, du Liechtenstein et des autres paradis fiscaux. Il s’agit des ports francs et « zones économiques spéciales » en Pologne, en Chine, en Inde, où l’on déroule un tapis rouge aux investisseurs à coups de taxes allégés, de facilités diverses et de fiscalité anecdotique.
Le monde recense déjà plus de 6 000 de ces territoires. Les hommes d’affaires n’y sont pas encombrés par l’Etat, les juges, les syndicats. Le politique est aboli. L’antitrust inexistant. La redistribution anéantie. Tout comme la solidarité. Ils sont le fruit d’un « capitalisme à fragmentation », décrit Slobodian, où, si l’on poursuit dans cette voie, les Etats-nations s’effondreraient au profit de villes privées, gérées comme des entreprises. Des cités où tout s’achèterait, y compris l’éducation et la santé.
Le « techno-monarchisme » selon Curtis Yarvin
Dans ce monde fragmenté, sans filet de protection sociale, qui prendrait en charge les vieux et les malades ? Comment les précaires se soigneraient-ils ? Comment se formeraient ceux qui perdent un emploi car leurs qualifications ne sont plus à jour ? Que feraient de leurs enfants les mères solos souhaitant travailler si aucune aide ne le leur permet ?
Pour résoudre ce genre de problèmes, les villes privées mettront peut-être de côté les habitants insuffisamment productifs pour contribuer à leur économie. Elles les enfermeront dans des caves, agrémentées d’un casque d’intelligence artificielle les plongeant dans une vie virtuelle anesthésiante, comme dans le film Matrix. Cela vous fait sourire ? Vous avez tort. Car cette proposition émane sérieusement du blogueur américain néoréactionnaire Curtis Yarvin, très influent auprès de proches de Donald Trump, dont son vice-président, J. D. Vance. Le 18 janvier, il a détaillé sa vision d’un « techno-monarchisme » glaçant dans une interview au New York Times, traduite dans la foulée en français par Le Grand Continent.
« Quand quelqu’un vous montre qui il est, croyez-le dès la première fois », aimait répéter la poète afro-américaine Maya Angelou (1928-2014). Alors, croyons ces anarcho-capitalistes lorsqu’ils annoncent vouloir se débarrasser de la démocratie. Ils sont les ennemis du peuple. Les politiciens de droite et les chefs d’entreprise qui, en Europe et ailleurs, affichent une fascination servile pour le cocktail de déréglementations brutales qu’ils promettent sont les idiots utiles qui permettront leur sombre règne.
Marie Charrel
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