Quels sont les effets de la kétamine, cette drogue que consommerait Elon Musk ?
Elon Musk a admis consommer régulièrement de la kétamine, une drogue aux effets dissociatifs puissants, pouvant altérer la perception de la réalité et influencer la prise de décision.
Entre hallucinations, pensées délirantes et risque de dépendance, son usage soulève des questions sur son comportement et son rôle à la tête du gouvernement américain.
Depuis qu’il a été nommé à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) par le président américain Donald Trump, le comportement d’Elon Musk interroge les internautes. Et depuis quelques jours, certains pointent du doigt sa consommation de kétamine. Elon Musk a avoué consommer cette drogue régulièrement, à l’occasion d’une interview donnée au média américain CNN, en 2024.
Prescrite pour un usage médical, par un « vrai médecin », le milliardaire détaillait les raisons de sa consommation : « Il y a des moments où je ressens une sorte d’état chimique négatif dans mon cerveau, comme une dépression, je suppose, ou une dépression qui n’est liée à aucune mauvaise nouvelle, et la kétamine m’aide à sortir de cet état d’esprit négatif. » Pour ça, Elon Musk assure n’en prendre que « toutes les deux semaines environ ». Une consommation qui interroge aux États-Unis, notamment au regard du fort potentiel addictif de ce produit. « Les spéculations vont bon train sur l’addiction d’Elon Musk à cette drogue et sur la façon dont celle-ci influe sur son comportement », rapporte le site du magazine américain The Atlantic. D’autant plus que le quotidien économique américain The Wall Street Journal a rapporté dans une enquête sur la consommation de drogue au sein de la Silicon Valley qu’Elon Musk en consommait également à des fins récréatives. Mais quels sont les réels effets de la kétamine, et sa consommation peut-elle avoir un impact sur les prises de décisions ?
Un effet dissociatif important
La kétamine a été initialement développée comme anesthésique, vétérinaire et humain, dans les années 1960. Aujourd’hui, elle est utilisée à la fois pour des applications médicales, mais aussi comme drogue récréative. Dans le cadre médical, son usage s’est popularisé pour traiter la dépression résistante aux traitements classiques. C’est l’usage qu’Elon Musk assure en faire, mais sa consommation excessive comporte de nombreux dangers.
La kétamine est classée comme une drogue dissociative, ce qui signifie qu’elle altère la perception de la réalité et peut entraîner des états d’euphorie et de détachement du monde environnant. Lorsqu’elle est prise à des doses modérées, elle induit des hallucinations et une sensation de flottement. À plus fortes doses, elle peut provoquer un phénomène appelé « K-hole », une perte totale de la connexion avec la réalité qui s’apparente à une expérience de mort imminente, expliquait deux médecins à Ouest-France en 2024. « Ceux qui le vivent parlent de bad trip, de visions hallucinatoires, de troubles dissociatifs. Cela apparaît comme une expérience traumatisante qu’ils ne veulent pas revivre », détaillait Anne Clarissou, docteure au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie de Saint-Brieuc-Lamballe (Côtes-d’Armor).
Des prises occasionnelles peuvent altérer les capacités cognitives
Par ailleurs, une étude publiée en 2010 et menée par Celia Morgan, professeure de psychopharmacologie à l’université d’Exeter, en Angleterre, montre que même une consommation occasionnelle, environ trois fois par mois, peut induire des pensées délirantes et une altération des capacités cognitives. Quant aux consommateurs fréquents, qui en prennent jusqu’à vingt fois par mois, ils développent des troubles sévères de la mémoire à court et à long terme, ainsi qu’un état dissociatif permanent. L’étude souligne que « le profil psychologique d’un consommateur fréquent de kétamine est celui d’une personne nettement dissociée dans sa vie quotidienne ». Pour arriver à ces conclusions, l’universitaire a suivi 120 consommateurs de kétamine pendant un an, souligne The Atlantic.
Par ailleurs, l’Observatoire des drogues et des tendances addictives (OFDT) rapporte qu’« une tolérance et une dépendance sont observées chez des usagers chroniques de kétamine », nécessitant des doses de plus en plus élevées, avec un risque accru de complications psychologiques et physiques, précise Le Parisien.
Un impact sur le comportement et la prise de décision
La consommation régulière de kétamine peut également avoir un impact sur les comportements et la prise de décisions. Selon des informations publiées par le journaliste Ronan Farrow, lauréat du prix Pulitzer 2018, dans le New Yorker, et relayées par The Atlantic,la consommation de kétamine d’Elon Musk, « combinée à son isolement et à ses relations de plus en plus tendues avec la presse, pourrait contribuer à sa tendance à faire des déclarations et à prendre des décisions chaotiques et impulsives ».
Ce phénomène pourrait s’expliquer par les effets de la kétamine sur la cognition : en modifiant la perception du temps et de l’environnement, elle peut renforcer les croyances délirantes et donner un sentiment de toute-puissance. L’étude de 2010 menée par Celia Morgan a démontré que les consommateurs fréquents de kétamine développaient des pensées délirantes, se sentant parfois investis d’une mission spéciale ou percevant des messages secrets dans leur environnement.
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