Pouêtes
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Re: Pouêtes
Victor HUGO 1802 - 1885
Les Djinns
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.
...ils sont partis !
Les Djinns
Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.
...ils sont partis !
Futur vainqueur des Prostiks 23/24 !!!
CCCCCECCECCECCECCECCECCFCFCCFCECECFCCCCFCCCCCCC
C : Championnat
E : Europa League
F : Coupe de France
CCCCCECCECCECCECCECCECCFCFCCFCECECFCCCCFCCCCCCC
C : Championnat
E : Europa League
F : Coupe de France
- Droopy2
- Corne verte
- Messages : 15222
- Enregistré le : 04 mars 2019 10:40
Re: Pouêtes
Toujours Totor Hugo.
Le mot
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci :
Tête à tête, porte close, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dîtes à l'oreille du plus mystérieux de vos amis de cœur
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot, que vous croyez que l'on a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sors de l'ombre.
Tenez, il est dehors ! Il connait son chemin;
II marche, il a deux pieds, un bâton a la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l'aigle!
II vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera;
II suit le quai, franchit la place, et cætera,
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
II sait le numéro, l'étage : il a la clef,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
Dit : "Me voila ! Je sors de la bouche d'un tel".
Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
Le mot
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci :
Tête à tête, porte close, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dîtes à l'oreille du plus mystérieux de vos amis de cœur
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot, que vous croyez que l'on a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sors de l'ombre.
Tenez, il est dehors ! Il connait son chemin;
II marche, il a deux pieds, un bâton a la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l'aigle!
II vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera;
II suit le quai, franchit la place, et cætera,
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
II sait le numéro, l'étage : il a la clef,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
Dit : "Me voila ! Je sors de la bouche d'un tel".
Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime."
Victor Hugo.
Victor Hugo.
- Droopy2
- Corne verte
- Messages : 15222
- Enregistré le : 04 mars 2019 10:40
Re: Pouêtes
Toujours Totor Hugo.
Le mot
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci :
Tête à tête, porte close, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dîtes à l'oreille du plus mystérieux de vos amis de cœur
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot, que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sors de l'ombre.
Tenez, il est dehors ! Il connait son chemin;
II marche, il a deux pieds, un bâton a la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l'aigle!
II vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera;
II suit le quai, franchit la place, et cætera,
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
II sait le numéro, l'étage : il a la clef,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
Dit : "Me voila ! Je sors de la bouche d'un tel".
Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
Le mot
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci :
Tête à tête, porte close, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dîtes à l'oreille du plus mystérieux de vos amis de cœur
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot, que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sors de l'ombre.
Tenez, il est dehors ! Il connait son chemin;
II marche, il a deux pieds, un bâton a la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l'aigle!
II vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera;
II suit le quai, franchit la place, et cætera,
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
II sait le numéro, l'étage : il a la clef,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
Dit : "Me voila ! Je sors de la bouche d'un tel".
Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime."
Victor Hugo.
Victor Hugo.
- Droopy2
- Corne verte
- Messages : 15222
- Enregistré le : 04 mars 2019 10:40
Re: Pouêtes
Ne m’aimez pas !
Ne m'aimez pas !... je veux pouvoir prier pour vous,
Comme pour les amis dont le soir, à genoux,
Je me souviens, afin qu’éloignant la tempête,
Dieu leur donne un ciel pur pour abriter leur tête.
Je veux de vos bonheurs prendre tout haut une part,
Le front calme et serein, sans craindre aucun regard ;
Je veux, quand vous entrez, vous donner un sourire,
Trouver doux de vous voir, en osant vous le dire.
Je veux, si vous souffrez, partageant vos destins,
Vous dire : Qu’avez-vous ? et vous tendre les mains.
Je veux si, par hasard, votre raison chancelle,
Vous réserver l’appui de l’amitié fidèle,
Et qu’entraîné par moi dans le sentier du bien,
Votre pas soit guidé par la trace du mien,
Je veux, si je me blesse aux buissons de la route,
Vous chercher du regard, et sans crainte, sans doute,
Murmurer à voix basse : ami, protégez-moi !
Et prenant votre bras, m’y pencher sans effroi.
Je veux qu’en nos vieux jours, au déclin de la vie,
Nous détournant pour voir la route… alors finie,
Nos yeux en parcourant le long sillon tracé,
Ne trouvent nul remords dans les champs du passé.
Laissez les sentiments qu’on brise et qu’on oublie ;
Gardons notre amitié, que ce soit pour la vie !
Votre sœur, chaque jour, vous suivra pas à pas...
Oh ! je vous en conjure, ami, ne m’aimez pas !...
Sophie d’ARBOUVILLE (1810-1850)
Ne m'aimez pas !... je veux pouvoir prier pour vous,
Comme pour les amis dont le soir, à genoux,
Je me souviens, afin qu’éloignant la tempête,
Dieu leur donne un ciel pur pour abriter leur tête.
Je veux de vos bonheurs prendre tout haut une part,
Le front calme et serein, sans craindre aucun regard ;
Je veux, quand vous entrez, vous donner un sourire,
Trouver doux de vous voir, en osant vous le dire.
Je veux, si vous souffrez, partageant vos destins,
Vous dire : Qu’avez-vous ? et vous tendre les mains.
Je veux si, par hasard, votre raison chancelle,
Vous réserver l’appui de l’amitié fidèle,
Et qu’entraîné par moi dans le sentier du bien,
Votre pas soit guidé par la trace du mien,
Je veux, si je me blesse aux buissons de la route,
Vous chercher du regard, et sans crainte, sans doute,
Murmurer à voix basse : ami, protégez-moi !
Et prenant votre bras, m’y pencher sans effroi.
Je veux qu’en nos vieux jours, au déclin de la vie,
Nous détournant pour voir la route… alors finie,
Nos yeux en parcourant le long sillon tracé,
Ne trouvent nul remords dans les champs du passé.
Laissez les sentiments qu’on brise et qu’on oublie ;
Gardons notre amitié, que ce soit pour la vie !
Votre sœur, chaque jour, vous suivra pas à pas...
Oh ! je vous en conjure, ami, ne m’aimez pas !...
Sophie d’ARBOUVILLE (1810-1850)
"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime."
Victor Hugo.
Victor Hugo.
- Jones
- Papoose
- Messages : 2675
- Enregistré le : 05 déc. 2016 20:21
Re: Pouêtes
Très bonne chanson de Cat Stevens, My Lady d’Arbouville.
- Jones
- Papoose
- Messages : 2675
- Enregistré le : 05 déc. 2016 20:21
Re: Pouêtes
J’ai entendu ça ce matin au saut du lit, phrasé comme ça sans musique. Je vous le livre.
L’enterrement de Paul Fort
Tous les oiseaux étaient dehors
Et toutes les plantes aussi.
Le petit cheval n’est pas mort
Dans le mauvais temps, Dieu merci.
Le bon soleil criait si fort :
Il fait beau, qu’on était ravis.
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.
On comptait bien quelques pécores,
Quelques dindes à Montlhéry,
Quelques méchants, que sais-je encore :
Des moches, des mauvais esprits,
Mais qu’importe? Après tout; les morts
Sont à tout le monde. Tant pis,
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jours de ma vie.
Le curé allait un peu fort
De Requiem à mon avis.
Longuement penché sur le corps,
Il tirait l’âme à son profit,
Comme s’il fallait un passeport
Aux poètes pour le paradis.
S’il fallait à Dieu du renfort
Pour reconnaître ses amis.
Tous derrière en gardes du corps
Et lui devant, on a suivi.
Le petit cheval n’est pas mort
Comme un chien je le certifie.
Tous les oiseaux étaient dehors
Et toutes les plantes aussi.
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.
Georges Brassens
L’enterrement de Paul Fort
Tous les oiseaux étaient dehors
Et toutes les plantes aussi.
Le petit cheval n’est pas mort
Dans le mauvais temps, Dieu merci.
Le bon soleil criait si fort :
Il fait beau, qu’on était ravis.
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.
On comptait bien quelques pécores,
Quelques dindes à Montlhéry,
Quelques méchants, que sais-je encore :
Des moches, des mauvais esprits,
Mais qu’importe? Après tout; les morts
Sont à tout le monde. Tant pis,
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jours de ma vie.
Le curé allait un peu fort
De Requiem à mon avis.
Longuement penché sur le corps,
Il tirait l’âme à son profit,
Comme s’il fallait un passeport
Aux poètes pour le paradis.
S’il fallait à Dieu du renfort
Pour reconnaître ses amis.
Tous derrière en gardes du corps
Et lui devant, on a suivi.
Le petit cheval n’est pas mort
Comme un chien je le certifie.
Tous les oiseaux étaient dehors
Et toutes les plantes aussi.
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.
Georges Brassens
-
- Microbe
- Messages : 1
- Enregistré le : 07 juil. 2023 04:25
Re: Pouêtes
Salut,
Ce texte capture magnifiquement l'ambiance et les émotions d'un enterrement. Les paroles simples et sans musique ajoutent une certaine authenticité à cette lecture matinale.
Ce texte capture magnifiquement l'ambiance et les émotions d'un enterrement. Les paroles simples et sans musique ajoutent une certaine authenticité à cette lecture matinale.
Mon site web
- fancasmor
- Corne verte
- Messages : 13497
- Enregistré le : 05 déc. 2016 01:14
Re: Pouêtes
Curieux de ressortir le topic ce matin.
Maman aurait eu 79 ans aujourd'hui. Je suis là a penser a elle pour le premier anniversaire depuis sa sépulture. Je vous rassure je pense a elle chaque jour.
Ironie c'est aussi ma fête, et dans 17 jours cela fera un an qu'elle est sous terre et se sera mon anniversaire
La mort est un drôle de personnage tout de même.
Maman aurait eu 79 ans aujourd'hui. Je suis là a penser a elle pour le premier anniversaire depuis sa sépulture. Je vous rassure je pense a elle chaque jour.
Ironie c'est aussi ma fête, et dans 17 jours cela fera un an qu'elle est sous terre et se sera mon anniversaire
La mort est un drôle de personnage tout de même.
Ça ne sert a rien d'être gentil avec les gens, de toute façon ils vont mourir.
Je me souviendrai longtemps du jour de ma mort.
Je me souviendrai longtemps du jour de ma mort.
- Rouje e nair
- Minus
- Messages : 981
- Enregistré le : 17 oct. 2022 13:17
Re: Pouêtes
Et bien bonne fête malgré tout Olivier
- fancasmor
- Corne verte
- Messages : 13497
- Enregistré le : 05 déc. 2016 01:14
Re: Pouêtes
Merci !
Ça ne sert a rien d'être gentil avec les gens, de toute façon ils vont mourir.
Je me souviendrai longtemps du jour de ma mort.
Je me souviendrai longtemps du jour de ma mort.
- Jones
- Papoose
- Messages : 2675
- Enregistré le : 05 déc. 2016 20:21
- Droopy2
- Corne verte
- Messages : 15222
- Enregistré le : 04 mars 2019 10:40
Re: Pouêtes
Sophie d'Arbouville (1810-1850).
-Ne m’aimez pas !
Ne m'aimez pas !... je veux pouvoir prier pour vous,
Comme pour les amis dont le soir, à genoux,
Je me souviens, afin qu’éloignant la tempête,
Dieu leur donne un ciel pur pour abriter leur tête.
Je veux de vos bonheurs prendre tout haut une part,
Le front calme et serein, sans craindre aucun regard ;
Je veux, quand vous entrez, vous donner un sourire,
Trouver doux de vous voir, en osant vous le dire.
Je veux, si vous souffrez, partageant vos destins,
Vous dire : Qu’avez-vous ? et vous tendre les mains.
Je veux si, par hasard, votre raison chancelle,
Vous réserver l’appui de l’amitié fidèle,
Et qu’entraîné par moi dans le sentier du bien,
Votre pas soit guidé par la trace du mien,
Je veux, si je me blesse aux buissons de la route,
Vous chercher du regard, et sans crainte, sans doute,
Murmurer à voix basse : ami, protégez-moi !
Et prenant votre bras, m’y pencher sans effroi.
Je veux qu’en nos vieux jours, au déclin de la vie,
Nous détournant pour voir la route… alors finie,
Nos yeux en parcourant le long sillon tracé,
Ne trouvent nul remords dans les champs du passé.
Laissez les sentiments qu’on brise et qu’on oublie ;
Gardons notre amitié, que ce soit pour la vie !
Votre sœur, chaque jour, vous suivra pas à pas...
Oh ! je vous en conjure, ami, ne m’aimez pas !
-Ne m’aimez pas !
Ne m'aimez pas !... je veux pouvoir prier pour vous,
Comme pour les amis dont le soir, à genoux,
Je me souviens, afin qu’éloignant la tempête,
Dieu leur donne un ciel pur pour abriter leur tête.
Je veux de vos bonheurs prendre tout haut une part,
Le front calme et serein, sans craindre aucun regard ;
Je veux, quand vous entrez, vous donner un sourire,
Trouver doux de vous voir, en osant vous le dire.
Je veux, si vous souffrez, partageant vos destins,
Vous dire : Qu’avez-vous ? et vous tendre les mains.
Je veux si, par hasard, votre raison chancelle,
Vous réserver l’appui de l’amitié fidèle,
Et qu’entraîné par moi dans le sentier du bien,
Votre pas soit guidé par la trace du mien,
Je veux, si je me blesse aux buissons de la route,
Vous chercher du regard, et sans crainte, sans doute,
Murmurer à voix basse : ami, protégez-moi !
Et prenant votre bras, m’y pencher sans effroi.
Je veux qu’en nos vieux jours, au déclin de la vie,
Nous détournant pour voir la route… alors finie,
Nos yeux en parcourant le long sillon tracé,
Ne trouvent nul remords dans les champs du passé.
Laissez les sentiments qu’on brise et qu’on oublie ;
Gardons notre amitié, que ce soit pour la vie !
Votre sœur, chaque jour, vous suivra pas à pas...
Oh ! je vous en conjure, ami, ne m’aimez pas !
"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime."
Victor Hugo.
Victor Hugo.
- El Gato
- Minus
- Messages : 382
- Enregistré le : 06 juil. 2022 14:58
- Localisation : Chez Madame Fourrachot
Re: Pouêtes
Je préférais la version du 27 avril, plus surprenante, plus printanière. Là, c’est automnal et le soufflet retombe un peu.
C'est pas comme si on était sur un site de foot, non plus.
- Droopy2
- Corne verte
- Messages : 15222
- Enregistré le : 04 mars 2019 10:40
Re: Pouêtes
Y en a qui suivent, c'est rassurant !
"La vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime."
Victor Hugo.
Victor Hugo.
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